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LuxPlaymoDays : «Les Playmobil, ce sont aussi des jouets pour adultes»


Claude Hengel entend bien profiter de sa récente retraite pour faire perdurer l’événement. (photos Didier Sylvestre)

Samedi et dimanche, les LuxPlaymoDays vivront leur 17e édition à Bascharage. Un événement atypique où petits et grands se retrouvent autour d’une passion commune.

Au vu de son sourire jusqu’aux oreilles, de ceux qui sont communicatifs, de ses sandales aux pieds, à l’allure vacancière, et de son t-shirt arborant différentes figurines de la célèbre marque Playmobil, Claude Hengel a l’air paré. L’ancien électricien, fraîchement retraité depuis six mois, nous ouvre les portes du centre sportif Op Acker à Bascharage. Sur le parquet, pas de but de handball ou de panier de basket-ball. À la place, des dizaines de stands et autant d’exposants, tous en train de finaliser le montage de ce qui représentera, dans quelques heures, de géants dioramas.

Ce week-end, des milliers de visiteurs provenant de la Grande Région et d’ailleurs viendront les contempler. Au total, 23 exposants présenteront le fruit de leur travail, ou «de notre passion, puisque ce n’est que du plaisir», rectifie Gérard, qui termine son diorama sur le thème de l’automobile, car, oui, «les Playmobil, ce sont aussi des jouets pour adultes».

À l’origine des LuxPlaymoDays, cette exposition de maquettes géantes et bourse de Playmobil à la renommée internationale, on retrouve l’ASBL Playmo-Frënn Lëtzebuerg. Et son président, Claude Hengel.

Ces dioramas sont le fruit de plusieurs mois de conception.

«Le paradis des passionnés»

Une 17e édition et bientôt 20 ans d’existence. Pourtant, au moment d’évoquer la genèse de cette manifestation, les souvenirs de Claude sont intacts. Comme si c’était hier. En 2005, ce n’était qu’une simple discussion entre amis, pleine de projets et de rêves. Ces mêmes projets qui ont tendance à tomber à l’eau. Pourtant, cette fois, l’idée continue de trotter dans sa tête. «Nous voulions profiter de la bonne situation géographique du Luxembourg pour faciliter la rencontre entre passionnés de Playmobil.» En octobre 2006, la première édition voit le jour. Le succès ne se fait pas attendre. Immédiatement, les visiteurs désirent une seconde édition. Alors, en février 2007, l’ASBL est créée afin de pérenniser l’événement de façon annuelle.

Dix-sept ans plus tard, l’association compte 17 membres actifs. Les LuxPlaymoDays, eux, sont devenus le plus grand événement de ce type au sein de la Grande Région. Ils attirent, chaque année, près de 3 000 visiteurs. «Ils viennent de partout, France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, et même d’Espagne», se réjouit le président. Gérard, par exemple, habite à Longwy. «Il n’y a rien de comparable aux alentours. Ici, c’est le paradis des passionnés», s’exclame-t-il. Des passionnés qui, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, ont pour la plupart quitté l’âge de l’enfance depuis des années.

Les participants viennent parce que c’est un moment unique

Mais alors, qu’est-ce qui motive certains visiteurs à venir de loin pour l’occasion? D’un ton modeste, Claude Hengel nous répond : «Ce qui fait la force des LuxPlaymoDays, c’est tout d’abord la diversité des thèmes abordés dans les dioramas.» Ces œuvres, issues de l’imagination des passionnés, offrent une plongée dans des univers variés, où l’on passe de l’époque romaine à un minigolf en quelques pas. C’est ce dont se délecte un public large, des familles aux collectionneurs chevronnés. Ces dioramas sont le résultat d’un rigoureux processus de création : recherche, croquis, tests de faisabilité… «Pendant la construction, on réfléchit, on a des idées. Parfois, il faut tout recommencer de zéro. Ça peut prendre trois ou quatre mois pour arriver à nos fins.»

Ce week-end, certains viendront pour observer ces créations, mais pas seulement. L’événement comporte une seconde partie. «Il y a aussi une grande bourse d’échange et de vente pour collectionneurs, avec plus de 100 tables et 23 stands», présente l’ancien électricien. Là, les visiteurs peuvent chiner des pièces rares, des boîtes anciennes encore scellées ou des lots d’occasion pour compléter leurs collections.

«Au magasin, il faut acheter une boîte complète. Ici, cela permet de compléter des maquettes, de trouver les détails dont on aurait besoin pour nos créations», explique Claude Hengel. Ce marché, tout aussi réputé que les dioramas, est l’occasion pour les collectionneurs de réaliser des trouvailles exceptionnelles et pour les néophytes, de mettre un pied dans cet univers à part. Le prix d’entrée des LuxPlaymoDays, fixé à 3,5 euros pour les adultes, permet aux participants de se faire plaisir. Les enfants, eux, bénéficieront de la gratuité pour accéder au site.

Vingt-trois exposants et près de cent tables destinées à l’achat de Playmobil rempliront le centre sportif Op Acker.

Playmobil, en avant les histoires humaines

Mais l’événement ne serait rien sans cette dimension humaine qui le caractérise. Pour Claude Hengel, les LuxPlaymodays sont avant tout un moment de partage. «Les participants viennent parce que c’est un moment unique. Ils se croisent parfois seulement ici. C’est un moment convivial, une façon de se retrouver», dit-il. Cet aspect communautaire, où chacun vit sa passion à sa manière, est au cœur de la réussite de la manifestation. Fort de son expérience, le président de l’association le sait bien : ce qui fait la différence, ce ne sont pas seulement la qualité des dioramas ou l’abondance des stands, mais l’esprit qui anime l’événement.

Il y a tout d’abord l’esprit de l’amitié. L’événement permet à certaines de se créer. À d’autres, de se forger. Beaucoup d’entre elles perdurent, au fil des éditions. C’est également l’esprit de l’amour, dont Claude est témoin. Cette passion du Playmobil, il l’a découverte avec sa femme, en 2004. Celle-ci a drastiquement renforcé leur couple. «Partager quelque chose d’aussi fort avec la personne que l’on aime, cela modifie positivement l’image que l’on se fait de la vie.»

Enfin, il y a l’esprit de la solidarité. Depuis plusieurs années, une tombola est organisée pour soutenir une cause et les bénéfices du week-end sont reversés à des associations. «Cette année, nous avons choisi l’association Kriibskrank Kanner, qui soutient les familles d’enfants atteints d’un cancer», explique Claude Hengel. Ce choix est l’aboutissement d’une réflexion au sein du comité et témoigne de son engagement. Pour eux, cet aspect caritatif est tout aussi important que l’exposition elle-même.

Dès samedi matin, le site des LuxPlaymoDays sera pris d’assaut. Pourtant, Claude Hengel pense déjà à l’avenir. «À la fin de l’événement, on réfléchit immédiatement au prochain. On veut faire une pause, mais en réalité, ça ne s’arrête jamais», confie-t-il avec un sourire. Pour cet architecte en herbe, chaque fin est un nouveau début, chaque idée, une nouvelle aventure. Tant que les Playmobil existeront, Claude Hengel continuera de construire, d’imaginer et de partager sa passion avec un public toujours plus nombreux. Car, au-delà des dioramas, il a su bâtir un événement communautaire, un monde où petits et grands se retrouvent, unis par la même passion pour ces figurines qui, entre leurs mains, semblent prendre vie.

playmo-frenn.lu

Un commentaire

  1. Le Père Pinard

    À vue de nez, ces figurines n’ont toujours pas de nez!