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Luxexpo au Kirchberg : alors, déménagera ou pas ?


Le contrat de bail concernant le terrain du Kirchberg se termine dans dix ans, en 2028. (illustration Alain Rischard)

Cela fait quelque temps que l’on en parle et le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch, en avait remis une couche la semaine passée : à la vitesse où se développe le quartier européen et au prix du mètre carré sur le plateau, les 35 654 m² des halles Luxexpo sont-elles à leur place sur le Kirchberg ?

Pour le ministre, la réponse est clairement non : «Une structure comme Luxexpo, à cet endroit-là, je trouve ça fou. Il y a 15 ou 20 ans, Luxexpo était très bien où elle était : il n’y avait rien autour. Mais aujourd’hui, je crois qu’il serait beaucoup plus profitable d’urbaniser cet emplacement avec des logements, des commerces… Il est dommage qu’une telle superficie soit aussi peu exploitée. Il y a des utilisations plus intelligentes à trouver», nous disait-il le 10 juillet.

Jos Sales, vice-président du conseil d’administration de Luxexpo et président de la commission Luxexpo au sein de la Chambre de commerce, n’a pas fermé la porte à une telle éventualité, mais il a dessiné les bornes à ne pas dépasser : «Aujourd’hui, après avoir investi 20 millions d’euros, nos infrastructures sont bonnes. Les conditions sont bonnes, notamment avec l’arrivée du tram, le nouveau parking de 650 places… S’il doit y avoir un déménagement, il faudra retrouver des facilités équivalentes. Nous ne sommes pas contre, du moment que l’on puisse disposer d’un outil moderne et bien adapté.»

Une dizaine de sites analysés

Le problème, évidemment, est de trouver le terrain adéquat. Le MDDI a travaillé sur une dizaine de sites potentiels, mais jusqu’à présent, aucun d’entre eux ne semble véritablement se détacher. «Il y a une vingtaine d’années, nous réfléchissions à la possibilité de mettre Luxexpo aux Portes de Hollerich, souligne Patrick Goldschmidt, l’échevin de la capitale également vice-président du conseil d’administration de Luxexpo. Mais il y avait trop de propriétaires différents pour que cela soit faisable.»

La refondation de ce grand quartier au sud de la Ville est un des grands chantiers de la nouvelle majorité, mais on parle désormais davantage de logements que d’une structure aussi vaste que Luxexpo. Et à la place du stade Josy-Barthel, route d’Arlon ? «Non, il faut construire des habitations ici aussi», affirme-t-il. Et on ne verrait d’ailleurs pas bien l’intérêt de quitter le Kirchberg pour se retrouver encore plus au cœur de la Ville.

Une option serait susceptible de s’ouvrir à moyen terme : Cessange. La Ville veut construire ces boulevards de Merl et de Cessange dont on parle depuis de longues années pour développer un des rares endroits où il reste du terrain à bâtir en quantité. Si cela se fait, une extension du tram dans cette direction est déjà dans les tuyaux.

Le contrat de bail concernant le terrain du Kirchberg se termine dans dix ans, en 2028. Un laps de temps idéal pour planifier un tel déménagement ? «C’est très court, relativise Patrick Goldschmidt. D’autant que rien de concret n’est acté en ce sens.»

Erwan Nonet