Fin décembre, le ministère de l’Intérieur a publié un bilan de l’endettement des 102 communes du pays. Wiltz arrive en tête avec 66,4 millions d’euros. Onze communes, dont la Ville de Luxembourg, n’ont pas de dettes.
Courant décembre, les présentations, débats et votes des budgets communaux pour 2023 se sont succédé. Bon nombre des 102 communes que compte le pays ont fait valider par leur conseil communal de nouveaux emprunts pour financer de grands projets.
La loi communale est cependant très stricte quant aux conditions à remplir : «L’administration communale peut recourir au crédit pour financer des dépenses extraordinaires si un autre financement n’est ni possible ni économique et si le remboursement régulier des annuités est assuré.» Autre condition clé : les emprunts peuvent uniquement être contractés pour financer des projets d’infrastructure.
Interpellés par le député pirate Marc Goergen, la ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding (LSAP), et la ministre des Finances, Yuriko Backes, livrent un tableau détaillé de l’endettement des communes. Fin 2022, le montant global se chiffrait à 988 556 674 euros, soit une somme avoisinant le milliard d’euros.
Wiltz, commune la plus endettée
Il est à noter que onze communes n’ont aucune dette. À la ville de Luxembourg viennent s’ajouter les communes de Berdorf, Colmar-Berg, Koerich, Manternach, Niederanven, Putscheid, Reckange-sur-Mess, Schuttrange, Stadtbredimus et Wormeldange. La commune de Fischbach ne doit plus rembourser que 67 266 euros.
Parmi les cinq plus grandes communes du pays, seule la capitale est sans dette. Differdange (51,1 millions d’euros) et Esch-sur-Alzette (33,4 millions d’euros) se trouvent dans le top 10 des communes les plus endettées (lire ci-contre). La ville de Dudelange doit faire face à une dette de 11,6 millions d’euros. Pétange, la cinquième commune la plus peuplée du Grand-Duché, doit encore rembourser 3,8 millions d’euros.
La commune la plus endettée du pays est Wiltz avec 66,4 millions d’euros.
La spirale de l’endettement exclue
Malgré ces montants, les ministres Bofferding et Backes soulignent toutefois qu’il est exclu que les communes tombent dans une spirale de l’endettement. En effet, le ministère de l’Intérieur n’accorde son feu vert qu’aux communes capables de rembourser, par le biais de leur budget de fonctionnement ordinaire, les annuités. Il s’agirait d’une «garantie» pour éviter une dégringolade financière. Cette disposition légale rend également impossible le fait que les administrations communales recourent à de l’argent emprunté pour verser leurs salaires.
Les deux ministres précisent en outre que le nombre d’habitants par commune ne constitue pas un critère pour accorder ou non l’emprunt sollicité. Les disparités de la dette par tête d’habitant sont, en effet, importantes. À Wiltz, chacun des quelque 7 600 habitants est virtuellement endetté de 8 742 euros. À Echternach (5 700 citoyens), la dette augmente à 9 465 euros. Dans la ville de Differdange, par contre, les 27 000 habitants ont à supporter une dette réduite à 1 890 euros par tête.
En fin de compte, 16 communes présentent une dette supérieure à 20 millions d’euros, 6 ont une dette comprise entre 15 et 20 millions d’euros, 10 comptent une dette entre 10 et 15 millions d’euros, 13 se situent entre 5 et 10 millions d’euros. La majorité (32 communes) présente une dette de moins de 5 millions d’euros, 14 ont une dette inférieure au million d’euros, dont une seule de moins de 100 000 euros, et 11 communes ne sont pas endettées.
Le top 10 des communes les plus endettées
1. Wiltz : 66,4 millions d’euros
2. Echternach : 53,9
3. Differdange : 51,1
4. Bettembourg : 49,2
5. Mamer : 45,7
6. Sanem : 42,6
7. Mertert : 58,6
8. Junglinster : 35,4
9. Esch-sur-Alzette : 33,4
10. Diekirch : 28,2