En 2017 et 2018, la croissance du PIB au Luxembourg approchera les 5 % selon les dernières prévisions du Statec communiquées mardi lors de la présentation de la première note de conjoncture de l’année.
Les indicateurs sont au vert pour une économie en bonne santé. Les économistes du Statec ont observé ces derniers mois le retour de la confiance dans la zone euro ainsi qu’un moral des entreprises et des ménages «historiquement élevé».
Le spectre de la crise économique de 2008 semble bien loin maintenant. Les chiffres dévoilés mardi par le Statec, lors de la présentation de la première note de conjoncture 2017, confirment une embellie déjà observée ces derniers mois. « Nous avons une reprise modeste dans la zone euro », a soutenu Serge Allegrezza, le directeur de l’Institut de la statistique dans son introduction.
En se basant sur les résultats des enquêtes de conjoncture et les prévisions des principales organisations internationales, l’institution de la rue Erasme table sur une croissance proche de 2 % pour la zone euro. « La confiance revient dans la zone euro », a pour sa part affirmé Bastien Larue, le chef de l’unité Conjoncture qui appuie son propos en évoquant l’indice PMI, (un indicateur reflétant la confiance des directeurs d’achat), qui a enregistré une «accélération» entre juillet 2016 et les premiers mois de 2017.
Les services non financiers pour la croissance
Il semble que l’optimisme ait aussi gagné les marchés financiers. « Les derniers mois ont été positifs », a avisé l’économiste. Si on regarde de près l’évolution des indices boursiers, on constate une croissance de ces derniers entre janvier et avril 2017. Certes, le contexte conjoncturel international est bon. Qu’en est-il au Luxembourg? D’après le Statec, la croissance du PIB national a dépassé les 4 % en 2016.
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« Sur les deux dernières années, les services non financiers ont contribué à la croissance », a fait remarquer Bastien Larue. Et spécialement des services d’information et de communication ainsi que ceux dédiés aux entreprises. «L’expansion économique s’est poursuivie sur la fin de l’année écoulée avec un meilleur équilibre entre demande extérieure et intérieure», a pointé l’Institut de la statistique. Le secteur financier, toujours très important au Luxembourg, «devrait profiter d’un environnement plus favorable, sous-tendu notamment par le redressement des marchés boursiers et la poursuite d’une bonne dynamique des crédits aux ménages et aux entreprises».
Plus d’emplois, moins de chômage
Bastien Larue a évoqué le moral des entreprises et des ménages qui demeure selon lui « historiquement élevé ». Additionné à un renforcement de la dynamique économique européenne, ils constituent des «facteurs économiques très favorables, à même de stimuler l’activité». Un renforcement de la consommation privée et de l’investissement sont prévus pour cette année.
Et cerise sur le gâteau, l’Institut de la statistique prévoit une croissance du PIB de près de 5 % pour 2017 et 2018. En ce qui concerne l’emploi salarié, il a enregistré une accélération sur la fin de l’année 2016 «atteignant +3,3 % sur un an au dernier trimestre». Le chômage «reflète cette dynamique», selon le Statec et continue à décroître, atteignant les 6 % de la population active en avril 2017.
Aude Forestier
Un excédent de 850 millions en 2016
Le Statec s’est penché sur l’état des finances publiques nationales. Elles se trouvent «dans un état très favorable». Elles respectent les critères fixés par l’Europe et dégagent pour la sixième année consécutive un excédent. Il était en 2016 de 850 millions d’euros. Mais, selon l’Institut de la statistique, il devrait se «dégrader», à cause des allègements fiscaux «relatifs à la réforme fiscale» ainsi qu’aux pertes liées à la fin de la TVA sur le commerce électronique.