Déi Lénk monte au créneau pour revendiquer une réorientation de la politique de Restopolis, le gestionnaire des cantines scolaires. Un accent plus particulier doit être mis sur le bio, insiste le parti.
Le constat dressé par déi Lénk peut être vu comme un camouflet pour le gouvernement. «L’objectif des 20 % d’agriculture biologique d’ici 2025 a beaucoup fait débat en 2018, mais depuis les voix se sont tues. En 2022, le Luxembourg fait mauvaise figure avec sa part de 6 % d’agriculture biologique», fustige un communiqué diffusé mardi.
Parmi d’autres revendications pour mettre en place une agriculture plus durable, le parti d’opposition réclame une promotion plus poussée des produits régionaux et biologiques dans les cantines publiques, y compris les restaurants scolaires gérés par Restopolis.
Les cantines publiques, rebaptisées «Resto-bio-polis» par déi Lénk, constitueraient «des leviers importants pour transformer durablement l’agriculture. La production régionale d’aliments participe à la réduction des émissions de gaz à effet de serre liées au transport de marchandises et contribue à la création d’emplois utiles dans la région».
Un autre argument est mis en avant : «La production biologique allège la pression sur les écosystèmes et protège la biodiversité. Les cantines publiques qui proposent des produits régionaux et biologiques permettent en même temps aux élèves et au personnel scolaire de bénéficier d’une nutrition de haute qualité».
«Une déclaration d’intention parmi d’autres»
Or le projet de loi qui vise à transformer Restopolis en établissement public à part entière serait dépourvu d’objectifs chiffrés en matière d’alimentation biologique et régionale. «Cela prouve qu’il s’agit d’une déclaration d’intention parmi d’autres», fustige déi Lénk.
Il est à préciser que le Plan d’action national de promotion de l’agriculture biologique prévoit qu’en 2025, 50 % des produits utilisés dans les cantines proviendront de l’agriculture luxembourgeoise locale, dont 40 % de l’agriculture biologique.
«C’est là que le serpent se mord la queue, car à défaut de productions agricoles diversifiées et biologiques, ces produits sont encore inexistants au Luxembourg. Les membres du gouvernement se renvoient donc constamment la balle, avec pour résultat que les produits biologiques continuent d’être massivement importés en provenance de sites de production globaux», déplore déi Lénk.
Le parti plaide dès lors pour conclure des contrats à long terme avec les cantines scolaires, ce qui permettra aux entreprises agricoles d’obtenir «une sécurité de planification de leurs productions. De ce fait, le travail agricole sera revalorisé».