Poursuivi pour incitation à la haine, un policier était convoqué jeudi après-midi devant le tribunal correctionnel.
«Salut esclave… esclave, je veux rentrer!» Tels sont les mots que le prévenu avait adressés le 31 mars 2016, au matin, à la porte d’une discothèque en ville, à un videur à la peau noire. «Je reconnais entièrement les faits. Je ne suis pas fier de ce que j’ai fait», a déclaré le quinquagénaire à la barre. «Mes amis se trouvaient déjà à l’intérieur. J’ai pensé au film Les Visiteurs et j’ai dit « Salut l’esclave ». Le videur m’a demandé de répéter ma phrase. Ce que j’ai fait…»
Quand son interlocuteur lui a demandé ses papiers, il lui a montré sa carte de policier. Le prévenu a parlé jeudi d’un dérapage verbal : «J’ai injurié le videur, je le reconnais. Mais je ne voulais pas inciter à la haine.» Aussi a-t-il dit s’être excusé auprès du videur au mois de février. Or ce dernier a déclaré hier se sentir toujours mal à l’aise en voyant le prévenu, qui est policier. Il réclame 2 000 euros de dommages et intérêts. Le parquet, quant à lui, a requis une amende appropriée à l’encontre du prévenu. Sa représentante a dit ne pas se souvenir que cette déclaration soit faite dans le film français.
Prononcé le 29 juin.
F. A.