Il s’appelle le typographe et il appartient à la famille des scolytes. Suite à deux étés caniculaires, cet insecte a envahi les forêts du Grand-Duché. Sa cible préférée ? S’attaquer aux épicéas. Selon la ministre de l’environnement Carole Dieschbourg, «plus de 50 % des forêts d’épicéas» sont infectées par un ou plusieurs foyers de typographe.
« Chaque épicéa contaminé est susceptible de produire une génération de milliers d’individus qui s’attaqueront à leur tour à plusieurs arbres voisins », explique Carole Dieschbourg en réponse à une question parlementaire du groupe LSAP. Un groupe de travail « regroupant tous les acteurs concernés » a été mis en place pour couper les arbres atteints avec le plus de précision possible. Des aides financières seront accordées aux propriétaires de forêt d’épicéa, suite à une modification d’un règlement en date de 2017 sur la gestion durable des forêts.
Les forêts du nord du pays sont particulièrement visées.
Des dommages « économiques », pas écologiques
La ministre précise toutefois que ces ravages ne constituent pas une catastrophe écologique mais « économique ».
L’explication n’est pas donnée dans la réponse parlementaire mais la cause est connue des observateurs de l’environnent.
Après la Seconde Guerre mondiale, le Luxembourg, comme beaucoup de pays européens, a succombé à la monoculture de l’épicéa. Ce bois pousse vite et a permis de reconstruire plus rapidement. Problème, 70 ans après, ces monocultures ont créé des déséquilibres dans les forêts et zones humides du pays. L’épicéa acidifie les sols, laissant peu de chances à d’autres espèces de prospérer. Depuis plusieurs années, le gouvernement s’est donc lancé dans un plan de diversification, pour que le pays regagne, l’indépendance acquise évidemment, son fameux surnom de « département des forêts » qu’il avait sous Napoléon !
H.G.