La rapporteure du budget 2024, Diane Adehm (CSV), présente différentes pistes pour développer la place financière et diversifier l’économie nationale. Le tout avec l’objectif d’éviter une dégradation des finances publiques.
Loin de la guerre des chiffres, ce sont davantage les perspectives économiques du Grand-Duché qui ont dominé le rapport sur le budget de l’État 2024, signé par Diane Adehm (CSV).
Sa conclusion est la suivante : «Je constate que nous avons en place un écosystème pour diversifier notre économie en misant sur la technologie. Les bons acteurs, la bonne infrastructure et les bonnes entreprises sont déjà présents».
Le gouvernement conservateur-libéral, formé après les législatives d’octobre dernier, est appelé à «travailler avec le maximum d’énergie pour davantage développer» ce secteur d’avenir.
L’objectif ultime serait de «faire du Luxembourg un hub technologique», misant sur les «datas», l’intelligence artificielle et la cybersécurité. Le tout avec le concours de la place financière, toujours le principal moteur économique du pays, qui doit, elle aussi, vivre sa «révolution digitale».
Le fil rouge est de générer les recettes fiscales nécessaires pour consolider, à terme, des finances publiques plutôt mal en point, même si la situation n’est pas dramatique. Lors du dépôt du budget, le 6 mars dernier, le ministre des Finances, Gilles Roth (CSV), avait même affiché un certain optimisme en raison d’un déficit qui est sur le recul.
Du moins par rapport aux prévisions du Statec, livrées au début des négociations de coalition entre le CSV et le DP. À politique inchangée, le déficit devait atteindre, en 2024, 3,6 milliards d’euros, contre 1,65 milliard d’euros en 2023. Son premier exercice comptable mise sur un déficit ramené à 1,9 milliard d’euros au niveau de l’État central.
Autre bonne nouvelle : le découvert devrait finalement être inférieur à celui de 2023, où les derniers chiffres, datant du 23 janvier, évaluent le déficit à 1 milliard d’euros. Le budget 2022 va se clôturer sur un déficit de 1,2 milliard d’euros, contre 1,49 milliard d’euros prévu lors du vote, en décembre 2021.
Ces décomptes plus positifs que prévu devraient inciter la coalition gouvernementale à appuyer encore plus sur son leitmotiv d’une politique budgétaire «plus responsable».
«Le déficit de l’État central est surtout lié à la progression des dépenses plus élevée que celle des recettes. Or, il faut souligner que l’écart entre recettes et dépenses se réduit», souligne dans ce contexte Diane Adehm. Les prévisions misent, en effet, sur une croissance des dépenses de 7,6 % contre une augmentation de 7,1 % au niveau des recettes.
Ce résultat positif serait atteint malgré l’adaptation du barème d’imposition à l’inflation (déchet fiscal de 480 millions d’euros) et le coût du paquet de relance pour le logement (déchet fiscal de 55 millions d’euros). S’y ajoute 1,3 milliard d’euros pour financer le paquet de solidarité et le plafonnement des prix de l’énergie. Sans oublier le maintien d’un volume d’investissement chiffré à 3,7 milliards d’euros, soit 4,4 % du PIB.
Pour contrebalancer une dépense globale de 29,4 milliards d’euros, le gouvernement mise en priorité sur les recettes fiscales générées par la place financière. La rapporteure du budget a mis un large accent sur un secteur qui demeure la vache à lait du Grand-Duché.
«Une grande partie de nos moyens financiers dépend de l’état de santé et de la performance de la place financière. Elle génère un quart de notre richesse nationale», souligne Diane Adehm.
En 2023, le secteur financier a, dans sa globalité, généré des recettes fiscales de 4,7 milliards d’euros. C’est pourquoi la députée du CSV exhorte le gouvernement à mettre en place un cadre légal et fiscal pour ne pas mettre en danger une manne indispensable pour l’État luxembourgeois.
Un déficit prévisionnel de 1,9 milliard d’euros
ÉTAT CENTRAL
RECETTES 27,5 milliards d’euros
DÉPENSES 29,4 milliards d’euros
SOLDE -1,9 milliard d’euros
AUTRES PARAMÈTRES (2024)
DETTE 22,2 milliards d’euros (26,5 % du PIB)
INFLATION 2,2 % (3,7 % en 2023)
CROISSANCE +2 % du PIB (-1 % en 2023)
EMPLOI +1,3 % de postes (+3,2 % en 2023)