Six mois de prison et une amende ont été requis contre le prévenu absent à son procès, lundi après-midi.
« Les faits sont extrêmement graves. Un avocat se doit d’avoir une certaine retenue. Il a vraiment débordé », a récapitulé la représentante du parquet.
Poursuivi pour injures répétées à l’égard d’une auxiliaire de justice, l’avocat (52 ans) était convoqué devant la 9e chambre correctionnelle. Fin février et début mars 2015, il avait envoyé deux courriels à une huissière de justice. Il lui écrivait ainsi de faire soigner son syndrome prémenstruel (PSE). Mais cela ne s’arrête pas là. Il lui imputait également d’être l’auteur de faux, usage de faux et tentative d’escroquerie. Pour enfin déposer une plainte. À noter toutefois que cette dernière a été classée sans suite par le parquet.
La représentante du parquet a requis six mois de prison et une amende appropriée contre le prévenu, qui était absent à son procès : «Il s’agit de faits injurieux. Il s’en prend à l’activité professionnelle de la personne. Il l’attaque de façon injurieuse. Il faut réprimer de tels outrages.» Selon le parquet, l’avocat aurait faire pression sur l’huissière de justice afin qu’elle empêche l’exécution forcée à l’égard de sa mandante.
Ce n’est pas la première fois qu’il se retrouve au tribunal. Le parquet n’a pas manqué de le rappeler. Au printemps 2013, il avait été condamné pour outrage à magistrat. Vu ces antécédents, le parquet s’oppose à ce qu’un sursis lui soit accordé.
Il n’y a pas que l’huissière de justice qui s’est constituée partie civile, lundi – elle réclame 6 500 euros au titre du préjudice moral. L’Ordre des avocats demande également un euro symbolique. Par son comportement, l’avocat aurait porté atteinte à l’image de la profession, estime le bâtonnier, Me François Prum.
Prononcé le 26 février.
Fabienne Armborst