Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le résultat net part du groupe de l’opérateur satellitaire luxembourgeois était en baisse de 17,3 % au premier semestre 2018, vendredi. Mais la Bourse s’en satisfait.
Vendredi, lors de la présentation des résultats pour le premier semestre 2018, Steve Collar, le président et directeur général de SES, se disait «assez heureux». «Les résultats sont bons pour la première partie de l’année», a-t-il continué. Pourtant, le résultat net part du groupe de l’opérateur européen de satellites était en repli de 17,3 % au premier semestre, à 227,7 millions d’euros contre 275,5 millions d’euros à la même période en 2017. Sur les six premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires a reculé de 6,4 % à 981,4 millions d’euros, principalement en raison du fait des effets de change (euro-dollar). À taux de change constant, la baisse est moins importante : -0,5 %. Le chiffre d’affaires récurrent, hors recettes périodiques et autres revenus (qui ne sont pas directement liés à l’activité récurrente), s’établit à 961,4 millions d’euros, en progression de 1,5 %. SES Vidéo est en repli de 2,3 %, SES Networks, en revanche, est en hausse de 10,6 %.
Encore plus de chaînes HD
«Le travail n’est pas fini pour 2018», a souligné Steve Collar. Il reste encore six mois avant d’avoir des résultats plus complets sur tous les segments de l’activité de l’entreprise. Les résultats de l’opérateur satellitaire dépendent de son principal secteur d’activité, la vidéo. Celle-ci représente 67 % du chiffre d’affaires. Ce secteur a clôturé le semestre avec une baisse de 5,9 % (-2 % à taux constant) à 658,5 millions d’euros, contre 699,7 millions d’euros au premier semestre 2017. SES dit diffuser 7 941 chaînes de télévision au niveau mondial, en augmentation de 3 % par rapport aux six premiers mois de l’année dernière. Les chaînes en haute définition (HD) sont au nombre de 2 765, en hausse de 7 %.
Le segment réseaux (Networks – services de connectivité et ceux destinés aux gouvernements), qui représente 33 % du chiffre d’affaires, s’est inscrit en recul (-6,2 %) en raison de taux de change négatifs. Il est, en revanche, en hausse de 3,9 % à taux de change constant, à 322,2 millions d’euros. Dans le détail, les services de données fixes (la connectivité par satellite) chutent de 18,4 %. Les services aux gouvernements croissent quant à eux de 9,1 %. Les capacités de l’opérateur sont en augmentation avec les lancements réussis lors des six premiers mois de 2018, dont un pour la branche O3b. Les satellites SES-14 et SES-12 devraient être mis en service au quatrième trimestre 2018 pour le premier et au premier trimestre 2019 pour le second. Interrogé sur la situation de ce segment toujours en croissance, le président et directeur général de SES a répondu qu’il était important mais que la vidéo, dont il n’attend pas de croissance, est une activité «très grande, profitable et stable. On aime nos deux enfants (la vidéo et les réseaux) de la même manière», a-t-il ajouté.
Au niveau des perspectives pour les prochains mois, le chiffre d’affaires consolidé devrait augmenter entre 2018 et 2020, soutenu par la forte croissance attendue de son segment réseau. Les prévisions du chiffre d’affaires pour SES Vidéo en 2020 se situent entre 1 250 et 1 300 millions d’euros. Pour SES Networks, il devrait évoluer entre 850 et 900 millions d’euros.
La marge d’EBITDA (l’excédent brut d’exploitation) se situerait entre 62 et 64 % pour l’année 2018, tandis que le chiffre d’affaires consolidé serait compris entre 1 990 et 2 035 millions d’euros.
Aude Forestier
