LUXEMBOURG «Mon compte Facebook a été piraté.» Voilà l’explication livrée à la police par la prévenue poursuivie pour incitation à la haine raciale.
Les affaires d’incitation à la haine et à la violence raciale sur Facebook continuent à occuper les tribunaux luxembourgeois. Mardi après-midi, c’est une jeune femme de 27 ans qui était convoquée à la barre de la 7e chambre correctionnelle. Le parquet lui reproche d’avoir publié, mi-juin 2018, en dessous d’une vidéo montrant une dispute à Differdange, plusieurs commentaires haineux visant des gens qui n’ont pas la nationalité luxembourgeoise.
«Ce sont les réfugiés stupides qui pensent être quelque chose de meilleur mais qui tabassent un homme innocent assis qui boit son café (…)» Voilà une partie des propos qui avaient été dénoncés à la stopline Bee Secure. L’enquêteur de la police judiciaire chargé du dossier avait rapidement pu identifier qui se cachait sous le pseudo de «Carmen Mausi». Un selfie qu’elle avait pris avec sa plaque d’immatriculation avait permis de faire le lien.
«Mon compte Facebook a été piraté», s’était défendue la jeune femme lors de son audition. À entendre l’enquêteur, ce n’est pas la première à avancer cette explication. Mais jusqu’à ce jour, elle n’a présenté aucune preuve. Absente à son procès mardi, le tribunal n’aura pas obtenu plus d’explications. Mais pour l’enquêteur, elle était bien l’auteure de ces lignes à cause de l’orthographe de certains mots.
Si, entretemps, elle a changé de pseudo, l’ensemble des publications litigieuses est toujours en ligne et visible au public. La vidéo ayant été visualisée 66000 fois et partagée plus de 600 fois, pour le parquet, le critère de la publicité est bien donné. Il a fini par requérir une amende appropriée contre la prévenue, qui n’a pas de casier judiciaire. Prononcé le 23 mai.
Fabienne Armborst