Ana n’a visiblement pas apprécié le contrôle d’identité. En essayant de se débattre au commissariat de police, elle a fini par blesser un agent.
On est le 26 novembre 2017 au bureau de la police place de la Gare à Luxembourg, vers 6h30. Les policiers comptent vérifier l’identité d’une jeune femme signalée quelques instants plus tôt par les agents de sécurité sur le quai 3 à la gare. L’altercation verbale qu’elle a eue avec son compagnon n’est pas passée inaperçue.
À l’arrivée de la police, elle ne peut toutefois pas présenter de documents d’identité. Les agents décident donc de l’amener au bureau pour effectuer les vérifications. Elle résiste. Trois policiers sont finalement nécessaires pour atteindre les derniers mètres.
Mais à cause d’un malentendu linguistique au niveau de sa date de naissance, la recherche prend un peu plus de temps. Trop au goût de la jeune femme…
Plusieurs fois, elle tente de se libérer des deux menottes avec lesquelles elle a été fixée à une chaise. Les policiers finissent par intervenir. Mais elle ne se laisse pas faire. Elle se débat à nouveau. Et elle finit par mordre violemment la cuisse droite d’un policier.
«C’est l’alcool et mes problèmes personnels»
La blessure n’est pas bénigne, si l’on écoute le parquet : « La photo est impressionnante. C’est surprenant qu’elle ait pu le mordre à travers son pantalon. »
Le policier confirme. Le lendemain, il souffre d’un hématome et doit en plus attendre le résultat (qui sera négatif) du test de dépistage du sida qu’il a dû effectuer. « Elle a aussi essayé de me mordre une deuxième fois au niveau du tibia. Mais elle n’a pas réussi », complète-t-il.
« Je ne sais pas s’il a saigné, mais c’est vrai. » La prévenue, qui travaille comme serveuse dans un café, reconnaît les faits : « C’est l’alcool et mes problèmes personnels.» À la barre, vendredi matin, la prévenue a encore parlé de sa nervosité et d’un réflexe de défense. « Je n’ai pas fait exprès de mordre ce policier. »
Le parquet requiert six mois de prison et une amende appropriée. Mais il ne s’oppose pas à ce que la peine soit transformée en travaux d’intérêt général (TIG). Le policier blessé, quant à lui, s’est constitué partie civile. Il réclame 1 500 euros pour la réparation du dommage.
La 13e chambre correctionnelle rendra son jugement le 2 mai.
Fabienne Armborst