D’ici à la fin de l’été, le ministère de la Santé devrait faire état de l’évolution de l’obésité infantile post-pandémie. Auparavant, la tendance était déjà à la hausse.
Il y a quelques semaines, les députés Josée Lorsché et Marc Hansen (déi gréng) ont interrogé la ministre de la Santé sur les potentiels effets de la pandémie sur l’obésité infantile ainsi que sur les moyens mis en œuvre, en général, afin de répondre efficacement à cet enjeu de santé publique. Pour ce qui est du lien avec la crise sanitaire, les députés verts relèvent que des études menées chez les voisins du Luxembourg ont montré que l’obésité infantile a sensiblement augmenté.
La pandémie n’arrange rien
Le phénomène inquiète particulièrement en Allemagne, où «scientifiques et médecins craignent une véritable pandémie imminente d’obésité». D’après un sondage réalisé par des instituts de recherche, «un enfant sur six» aurait ainsi pris du poids pendant la pandémie, «et même un enfant sur trois dans la catégorie d’âge des 10 à 12 ans».
Cette hausse jugée inédite et préoccupante est à corréler au manque d’activité physique combiné à la consommation d’aliments sucrés durant les épisodes de confinement, «et surtout la consolidation de ces habitudes après la fin des confinements». En outre, les données recueillies en Allemagne – mais qui trouvent leur équivalence dans les pays voisins – montrent également que les enfants issus de familles à faibles revenus sont deux fois plus concernés.
Une première estimation au cours de l’été
Dès lors, le Grand-Duché ne devrait pas échapper à la tendance observée à ses frontières. Dans sa réponse parlementaire, la ministre n’est toutefois pas en mesure de confirmer ou d’infirmer, du fait qu’elle ne dispose pas de ces données à la suite de «la suspension des activités de la médecine scolaire en 2020/2021». Une première estimation pourra être livrée «au cours de cet été, à la suite de la fin de l’année scolaire», précise Paulette Lenert.
Pour l’instant, elle se base sur la dernière étude de référence EHIS en population générale, couvrant la période 2014-2019. Avant la pandémie, note la ministre, «la proportion d’obésité avait déjà augmenté au Luxembourg, et ce, pour toutes les tranches d’âge, à l’exception des 35-44 ans et des 75 ans et plus, sans pour autant être significative». Il faudra attendre 2025, par ailleurs, pour connaître les résultats de la prochaine étude 2019-2024.
Concernant les enfants et les adolescents, poursuit Paulette Lenert, «une tendance croissante du surpoids et de l’obésité a déjà été observée» avant 2020 par la médecine scolaire. À cette époque, l’on constatait que l’obésité était «en augmentation chez les plus de 12 ans (4 % des élèves examinés en 2015/2016 contre 7,48 % en 2019/2020)», tandis que l’on remarquait une stabilité chez les 4-11 ans (moins de 5 % sur les cinq ans). De manière globale, le taux d’enfants en surpoids avant le covid était de 16,4 % parmi les élèves âgés de 9-10 ans en 2019/2020 (contre 10,2 % cinq ans plus tôt).
Des campagnes de prévention en dehors-de l’école
Il y a les chiffres, pour avoir une idée de l’ampleur du phénomène. Et il y a aussi les actions, pour voir comment le gouvernement agit concrètement. Questionnée également sur ce volet, la ministre Lenert a rappelé le programme «Gesond iessen, Méi beweegen» inscrit au plan-cadre national 2018-2025 et visant la promotion d’une alimentation équilibrée et d’une activité physique régulière afin de lutter contre la sédentarité pour l’ensemble de la population.
Pour les plus jeunes, des campagnes de promotion et de prévention sont organisées en dehors de l’école en collaboration avec des associations et les établissements scolaires afin de mettre l’accent sur les bonnes habitudes à adopter dès le plus jeune âge. Au niveau de l’enseignement fondamental, ajoute Paulette Lenert, les initiatives sont régulières et variées. Elle cite notamment les projets «Bicycool», «Clever Move», ou encore l’organisation annuelle du Schoulsportdag dans de nombreuses écoles du pays.
À quand une taxe sur les sodas?
Par ailleurs, Josée Lorsché et Marc Hansen ont relancé l’idée d’une taxe sur les aliments sucrés, déjà mise sur la table lors de la précédente législature, dont la taxation de l’industrie des boissons sucrées, obligeant les producteurs à revoir le taux de sucre à la baisse. Sur cette question, répond la ministre, «différentes approches en la matière sont actuellement à l’étude afin d’analyser leur transposabilité utile dans le contexte luxembourgeois». Ceci en raison du fait que «la plupart des produits proviennent des pays limitrophes», précise Paulette Lenert, pour qui l’opportunité d’une démarche isolée «doit être bien réfléchie».
Il y a 50 ans, quasiment personne n’était obèse.
Maintenant que la malbouffe en provenance des USA, à commencer par ces horribles burgers et ces écoeurantes boissons sucrées, ont envahi nos rues et même nos campagnes, le mal est fait et tout le monde grossit, à commencer par les enfants.
Revenons aux menus de nos grand-mères!