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Luxembourg : l’hôpital vise le patient et l’excellence


La médecine hospitalière de 2030 et ses défis contenus dans le livre blanc rédigé par l’ensemble des hôpitaux luxembourgeois. (Photo : fabrizio pizzolante)

La Fédération des hôpitaux luxembourgeois a présenté son livre blanc pour guider les décideurs et les citoyens dans le développement du secteur hospitalier. Le patient devient partenaire de son parcours de soins.

En 2030, la médecine hospitalière est centrée sur le patient. C’est ainsi que la Fédération des hôpitaux luxembourgeois (FHL) anticipe l’avenir qu’elle trace dans un livre blanc. Ce document définit six champs d’action prioritaires «nécessitant un travail de fond dans les mois et les années à venir». L’objectif est d’atteindre l’excellence avec toutes les parties prenantes.

Dans cette stratégie, le patient devient donc un partenaire des professionnels du milieu hospitalier pour améliorer son parcours dans le système de santé. La FHL souhaite l’impliquer pleinement dans l’amélioration de son expérience de patient.

«Le patient est un soignant comme les autres», déclarait à ce sujet Martine Cholewiak, la directrice des soins au pôle interne des Hôpitaux Robert-Schuman, interviewée par Le Quotidien en décembre dernier : «Quand on parle d’acteur de la santé, cela fait référence au patient capable de se soigner. C’est la reconnaissance de ses savoirs. Il est indispensable que le patient prenne des décisions pour lui-même. Ce n’est pas une obligation, on sait très bien qu’il y a des patients qui ont confiance à leurs soignants et c’est déjà, pour moi, une forme de collaboration. Mais, depuis le développement des techniques d’information, les patients ont accès à tout sur internet et des forums de patients se sont multipliés. Quelque chose est en train de se passer à ce niveau-là et, en face, il y a le monde de la santé qui chavire, avec des soignants qui démissionnent, un ras-le-bol qui est là. Et nous avons aujourd’hui ce choc entre un monde de la santé qui n’arrive plus à faire face et une demande très importante des patients qui veulent s’impliquer et prendre part aux décisions quand ils sont malades, d’où l’apparition de ce concept de patient-partenaire qui se développe de plus en plus.»

La FHL parle de système de santé intégré avec des interfaces entre les soins primaires, secondaires et tertiaires. Le patient est considéré comme un véritable partenaire des professionnels de santé, qui l’accompagnent dans une recherche de solutions adaptées à son problème de santé. En lui attribuant un rôle central tout au long de son parcours de soins, le patient s’implique dans les processus de gestion de la qualité et des risques dans le milieu hospitalier.

Parcours de soins

Un nombre important de parcours de soins est déployé, qui sont organisés et intégrés avec l’ensemble des acteurs et structures de santé du pays. Ils concernent soit des pathologies spécifiques (cancer, diabète, obésité), soit des populations particulières (personnes âgées, handicapées), soit des épisodes de la vie du citoyen (facilitation du retour à domicile après accouchement ou après intervention chirurgicale…).

C’est ainsi que de multiples mesures doivent être prises «sans tarder», pour contribuer à l’augmentation de l’attractivité de la médecine hospitalière au Luxembourg, prévient la FHL. Des mesures centrées sur «une redéfinition de la relation triangulaire médecin-hôpital-patient, une revalorisation des prises en charge lourdes, complexes et urgentes, une implémentation obligatoire de parcours patient nationaux pour les maladies chroniques, un suivi détaillé d’indicateurs de performance nationaux avec benchmarking international et une offre complète d’études médicales de premier, deuxième et troisième cycle».

«La dépendance des hôpitaux se réduit vis-à-vis des ressources étrangères»

Ce qui amène aux ressources humaines en 2030, qui passent, selon la vision de la FHL, par «une gouvernance nationale cohérente» qui identifie et prévoit les compétences requises du secteur. De nouvelles filières de formation des professionnels de santé sont alors également disponibles : master en médecine, DES spécialisés supplémentaires, bachelors dans diverses disciplines de «nursing» et autres formations continues qualifiantes offrant des possibilités de développement des compétences et des carrières.

«La dépendance des hôpitaux se réduit vis-à-vis des ressources étrangères grâce à de nouveaux talents locaux et les professions de santé deviennent à nouveau attrayantes», anticipe la FHL.

La digitalisation et le financement ont fait l’objet d’autres chapitres du livre blanc, qui peut être consulté sur le site de la FHL.