Luxembourg : les métiers de l’informatique ont la cote (et sont en pénurie)

Une nouvelle étude publiée ce mardi 27 février par l’Adem montre une importante croissance des métiers de l’informatique ces dernières années au Luxembourg. Un secteur d’activité qui recrute de plus en plus, mais peine toutefois à trouver des candidats.

Il est l’un des secteurs qui recrute le plus au Grand-Duché. Depuis 2015, le nombre de postes vacants, déclarés pour les métiers de l’informatique par les entreprises du pays auprès de l’Adem, tous secteurs d’activité confondus, a été multiplié… par 2,8.

C’est simple, rien qu’en 2022, plus de 5 000 postes étaient à pourvoir dans l’IT au Luxembourg. Un métier en vogue, toujours en recherche de candidats oui, mais pas n’importe lesquels. En effet, le domaine informatique regorge de métiers très divers.

Entre 2020 et 2022, l’Adem recense ainsi 5 catégories de métiers les plus représentées/recherchées par les entreprises :

• Le développement informatique (avec les métiers de développeur, ingénieur informatique, architecte SI…), métiers principalement demandés par le secteur ICT ;
• La gestion et l’analyse de données (avec les métiers de data/BI analyst, gestionnaire de données…) ;
• Le conseil informatique ;
• L’administration informatique (administrateur serveurs p.ex) ;
• La sécurité informatique

Ces cinq catégories de métiers se retrouvent toutes actuellement «en situation de pénurie de candidats», note l’Adem, qui explique en partie cette carence par une demande de «spécialisation accrue». La plupart des métiers informatiques exige en effet une expérience professionnelle et des qualifications de l’enseignement supérieur.

L’IA gagne du terrain

L’étude donne aussi un aperçu des compétences qui sont le plus souvent mentionnées dans les offres d’emploi déclarées à l’Adem : elles concernent les langages de programmation (SQL, Java, Python), les méthodologies de gestion de projet, ou encore le dépannage informatique.

À noter également une nette progression pour des compétences autour de l’intelligence artificielle (par exemple, des outils d’assistance pour la programmation).

Les métiers de l’informatique exigent plus fortement des compétences transversales que d’autres métiers comme l’adaptation au changement, la résolution de problèmes et la créativité par exemple, qui se démarquent particulièrement. «Face à cette spécialisation, il est difficile pour les entreprises de trouver les candidats qui correspondent à leurs besoins», souligne l’Adem.

Des formations ciblées

Afin de mieux faire correspondre la demande et l’offre d’emploi, la formation des demandeurs d’emploi est une des pistes suivies par l’Adem. «Les études réalisées à partir des offres déclarées et des descriptions des postes qui en découlent nous permettent de cibler le mieux possible notre offre d’«upskilling» et de «reskilling» afin de la faire correspondre aux besoins actuels et futurs des entreprises», a rappelé Isabelle Schlesser, directrice de l’Adem.

L’agence collabore d’ailleurs avec plusieurs partenaires afin d’augmenter les formations liées aux compétences digitales, et ce, sous deux catégories : les compétences digitales transversales (bureautique, gestion projet) et les compétences spécialistes «métiers TIC» (Cybersécurité, Python, IT Support).

Actuellement, l’Adem propose 13 différentes formations IT aux demandeurs d’emploi qui visent à renforcer ou à acquérir des compétences dans ces deux catégories.

En 2022-2023, 38% des 6 000 participations totales à des formations proposées aux demandeurs d’emploi, concernaient le domaine de l’IT.