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Luxembourg : les discriminations contre les LGBT+ toujours plus nombreuses


Les actes anti-LGBT toujours plus nombreux. Editpress/Isabella Finzi

Les actes contre les personnes LGBT+ sont en hausse cette année au Luxembourg. C’est notamment au travers des réseaux sociaux que les propos discriminatoires sont les plus présents.

L’année 2023 est marquée par une augmentation des actes discriminatoires envers les personnes LGBT+. À l’occasion de la journée mondiale contre l’homophobie, ce vendredi 17 mai, les associations luxembourgeoises font le bilan.

Le centre LGBTQ+ Cigale est particulièrement témoin de cette hausse : 310 personnes ont été prises en charge l’an passé, contre 160 en 2022, soit quasiment le double de cas. « Il y a des communautés qui n’ont jamais eu d’espace de liberté, notamment les personnes transgenres, mais cette année, ce sont même des communautés que l’on pensait protéger qui ont été la cible », observe Didier Schneider, directeur du centre.

Les deux associations reconnaissent que le Grand-Duché est plutôt chanceux par rapport à ses voisins européens. « L’accord de coalition du gouvernement va dans le bon sens », reconnaît Didier Schneider. « Les autres pays avancent sur leur législation et on a l’impression qu’au Luxembourg, beaucoup moins. Ce n’est pas facile de se faire entendre et encore moins de faire passer des lois » d’après Laurent Boquet, trésorier de l’association Rosa Lëtzebuerg.

Les élections européennes font, elles, craindre le pire : « si les droites arrivent, ça ne va pas nous simplifier la vie. Les discours d’extrême-droite et nationalistes sont très repris sur les réseaux sociaux et cela alimente beaucoup la haine. Finalement, on aimerait que ce soit les personnes LGBT+ qui parlent de cette cause et pas des gens qui n’en savent rien. »

Les réseaux sociaux, principaux lieux de discrimination

« Je trouve que cette année est record sur les agressions et les violences. On voit de plus en plus de propos discriminatoires sur les réseaux sociaux notamment », s’inquiète Laurent Boquet. Didier Schneider avance trois facteurs d’explication à la hausse de ses actes.

D’abord, une hostilité suite à l’acquisition de l’égalité des droits, la montée en puissance des réseaux sociaux et enfin le Covid-19 et le confinement, qui ont créé un vase clos. « Les jeunes se sont retrouvés avec des parents qui n’acceptent pas leur coming-out et sont discriminés y compris dans leur famille, ce que l’on observait plus depuis quelques années. »

Les actions et les prises en charge effectuées par les deux associations sont particulièrement nombreuses, mais sans nouveaux moyens accordés, « on ne pourra pas faire beaucoup plus que ça », s’alarme Laurent Boquet. « Sans ressources, les formations auprès des écoles et des entreprises sont limitées. »

 

Le Luxembourg se classe 7ème en Europe selon l’index ILGA

Par rapport à 2023, le Luxembourg monte sur l’échelle des États européens de 68 à 70 points en faisant des progrès dans le domaine de l’asile et dans un nouveau critère relatif au «cadre légal général n’empêchant pas l’adoption de législations reconnaissant le genre».

Le Luxembourg renforce sa 7ème position, partagée avec la Norvège, et se positionne après Malte (1er), l’Islande, la Belgique, le Danemark et l’Espagne, et la Finlande (6e) et avant la Suède (11e), ou encore le Royaume-Uni (16e).

L’ILGA-Index (European Region of the International Lesbian and Gay Association) est composé d’indicateurs sur un certain nombre de domaines : éducation, famille, travail, santé, accueil et intégration, discriminations (y compris le discours et crime de haine), droits des personnes trans et intersexes.

La ministre de l’Égalité des genres et de la Diversité, Yuriko Backes, a réagit sur le sujet : «le Luxembourg continue à se ranger parmi les États européens les plus progressistes en matière des droits des personnes LGBTIQ+. Mais, ces classements internationaux ne doivent pas nous inciter à se reposer sur nos lauriers».