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Luxembourg : les commerçants de nouveau autorisés à ouvrir le dimanche


La secrétaire d'État à l'Économie a annoncé mercredi aux commerçants de la capitale qu'ils étaient de nouveau autorisés à ouvrir le dimanche cette année. (Photo : Archives LQ)

La secrétaire d’État à l’Économie a donné mercredi son feu vert pour une nouvelle dérogation : à partir du 2 avril, les magasins de la capitale pourront être ouverts les dimanches, toute la journée.

Tant la capitale que l’Union des commerçants de la Ville de Luxembourg (UCVL) réclamaient le retour du droit d’ouvrir les magasins le dimanche. Avant d’accepter, Francine Closener a réclamé davantage d’implication, puisque seuls une vingtaine de commerces saisissaient l’opportunité jusque-là.

La Ville de Luxembourg et l’Union des commerçants vous avaient demandé le droit d’ouvrir les magasins le dimanche. Avez-vous répondu favorablement à leurs attentes?

Francine Closener : Oui, la dérogation générale sera applicable pour la saison touristique : du 2 avril au 1er novembre. Avec les dimanches de l’avent et le Mantelsonndeg, les magasins pourront donc être ouverts jusqu’à la fin de l’année.

Quelles ont été vos motivations pour accéder à cette requête?

L’ouverture des commerces donne un coup de pouce à l’attractivité de la Ville. Il s’agit d’une bonne opportunité pour attirer des clients, que ce soient les habitants qui ne veulent pas – ou ne peuvent pas – faire leurs courses la semaine, ou les touristes. Cependant, j’ai toujours dit que pour qu’une dérogation générale soit accordée, il fallait un concept qui montre l’implication des commerçants. Cette réflexion est importante pour moi, car sans masse critique, je ne vois pas l’intérêt d’octroyer de dérogation. Or, jusqu’ici, ce n’était pas fameux… on dénombrait une vingtaine de magasins ouverts sur plus de 800 activités commerciales répertoriées en Ville. Il restait du potentiel…

Et cette fois, avez-vous davantage de certitudes?

L’Union des commerçants et la Ville de Luxembourg m’ont remis leur dossier le 10 mars. Il ne présente pas encore de chiffres concrets, mais nous allons mettre en place un groupe de travail qui réunira le ministère de l’Économie, la capitale, les commerçants et le LCTO (NDLR : l’office de tourisme). Il me semble important de l’associer parce que Luxembourg est aussi notre capitale du tourisme : la moitié des visiteurs y passent.

Allez-vous analyser la situation dans les rues de la capitale, les dimanches?

Bien sûr, nous allons effectuer un suivi très attentif de la mise en place de la stratégie. Un groupe de travail comprenant des commerçants qui ouvriront tous les dimanches sera même créé.

Francine Closener veut bien que les magasins ouvrent le dimanche, mais pas à n'importe quel prix. (Photo : Archives LQ)

Francine Closener veut bien que les magasins ouvrent le dimanche, mais pas à n’importe quel prix. (Photo : Archives LQ)

Finalement, qu’attendez-vous de cette dérogation, va-t-elle modifier substantiellement la vie dominicale en Ville?

Attention, ce n’est certainement pas un remède miracle! Je la vois comme un outil qui va permettre aux commerces de se développer, mais pas comme une fin en soi. Aux commerçants de s’en servir pour dynamiser leurs activités!

Ne serait-il pas plus simple de modifier la loi, plutôt que d’avoir recours à chaque fois à de nouvelles dérogations?

Il ne faut pas aller trop vite. Le programme gouvernemental relève la nécessité d’évaluer cette loi conjointement avec le ministère du Travail et les organisations syndicales et patronales. Le Liser (NDLR : Luxembourg Institute of Socio-Economic Research) a lancé une grande étude il y a plus d’une année pour bien appréhender la situation. Il faut comprendre à quel point travailler le dimanche impacte les salariés. Cette démarche est d’autant plus nécessaire que ce sont essentiellement des femmes, souvent frontalières, parfois mères, qui ne sont pas toujours très soutenues… Nous n’octroierons pas le travail dominical sans nous assurer que de bonnes conditions de travail soient assurées aux salariés. Même avec une convention collective, il n’est pas évident de pouvoir disposer de ses week-ends. Et il est nécessaire de faire appel à un large échantillonnage, parce que la situation d’un grand supermarché en Ville n’est pas la même que celle d’un petit magasin dans une commune plus petite

Quand recevrez-vous l’étude du Liser?

Elle a pris un peu retard car nous avons modifié la méthodologie en cours d’étude. Mais j’espère l’avoir, même si ce n’est pas encore certain, d’ici la fin de l’année.

Entretien réalisé par Erwan Nonet