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Luxembourg : les artisans en souffrance face à la conjoncture


Le secteur du bâtiment peine particulièrement à trouver de la main-d'oeuvre. (Photo Pixabay)

La Chambre des métiers a publié une enquête de conjoncture qui montre que la guerre en Ukraine et le contexte actuel incertain ont un effet négatif sur l’activité de l’artisanat.

« Les entreprises se sentent prises entre le marteau et l’enclume », c’est le constat que dresse la Chambre des métiers dans sa dernière enquête de conjoncture. Les nombreuses incertitudes qui pèsent en ce moment sur l’économie entraînent une baisse de l’activité chez les artisans.

La guerre en Ukraine, qui rend l’avenir économique imprévisible, est l’une des premières responsables de ce ralentissement. Les entreprises manquent en effet de planification suffisante ce qui les conduit à limiter leur perspectives futures. Une situation accrue par le manque de trésorerie hérité de ces deux dernières années de pandémie. « Il reste peu de marge de manœuvre pour atténuer de nouvelles difficultés financières », prévient la Chambre des métiers.

Hausse des prix et pénurie de matériaux

Si les mesures de l’accord tripartite doivent soutenir les entreprises, ces dernières restent très affectées par l’inflation qui entraîne non seulement une hausse des prix des matériaux mais aussi des frais de personnel. Des matériaux qui, en outre, sont de plus en plus difficiles à trouver depuis les confinements successifs et les fermetures partielles des ports en Asie. « Tôt ou tard, elles sont obligées de revoir à la hausse leurs prix de vente face à cette flambée des coûts. Au cours du 1er trimestre 2022, 51% des entreprises ont indiqué avoir augmenté leurs prix de vente. 64% des entreprises prévoient de réviser leurs prix à la hausse au 2e trimestre », note la Chambre des métiers.

Le manque de main-d’oeuvre s’intensifie

Déjà problématique avant la pandémie, la pénurie de main-d’oeuvre s’est accentuée depuis et pose elle aussi problème. « Sur les trois derniers mois de 2021, près d’un tiers des entreprises indiquent que le manque de main-d’œuvre (qualifiée) entrave l’activité. » Si ce taux diminue depuis le début de l’année, il reste particulièrement élevé (27 %) notamment dans le secteur du bâtiment (31 %).

Gage habituellement de stabilité, les marchés publics connaissent également des difficultés. Les hausses de prix de matériaux ne permettent parfois plus de tenir les engagements établis. Le gouvernement a d’ailleurs pris des mesures en prévoyant la possibilité, exceptionnelle et temporaire, de procéder à une modification du marché pour tenir compte de ces évolutions. « La Chambre des métiers salue les recommandations du ministère de la Mobilité et des Travaux publics et invite les pouvoirs adjudicateurs à faire preuve de loyauté vis-à-vis des entreprises artisanales. »

Une petite éclaircie, dans un horizon toujours incertain, qui doit permettre aux entreprises de passer ce cap difficile.