Malgré des difficultés économiques moins importantes, près de 20 % de la population risque toujours de tomber dans la pauvreté au Luxembourg.

Au Luxembourg, près d’un quart des enfants sont exposés au risque de pauvreté. Ce constat, partagé ce mercredi dans la dernière enquête du Statec sur les conditions de vie des ménages luxembourgeois, n’est malheureusement pas nouveau.

Si l’on note toutefois une légère amélioration, il n’empêche que le Grand-Duché se classe toujours parmi les pays européens où les mineurs sont les plus menacés par la pauvreté. Une réalité perçue d’ailleurs dernièrement par la Stëmm vun der Strooss, qui faisait état de l’arrivée toujours plus importante d’enfants dans ses structures et de jeunes de moins de 25 ans qui peinent à trouver un logement abordable, notamment.

Selon la dernière étude du Statec, le niveau de vie moyen s’établissait en 2024 à 4 867 euros par mois et par personne du ménage (NDLR : le niveau de vie d’un ménage est obtenu en divisant son revenu disponible par sa taille calculée en équivalents-adulte. Cet ajustement permet de comparer les niveaux de vie de ménages ayant des tailles et des compositions différentes). Parmi la population résidente du Grand-Duché, environ un enfant sur quatre reste donc menacé par le risque de pauvreté.

Ces derniers habitent dans des ménages dont le niveau de vie est inférieur à 2 540 euros par mois et par personne. Entre 2023 et 2024, cet indicateur a légèrement augmenté de 0,2 point de pourcentage pour atteindre 24,1 % (soit approximativement 30 000 mineurs) et se situe à un niveau particulièrement élevé pour le Luxembourg. En comparaison, le risque de pauvreté est de 9,4 % pour les personnes de 65 ans ou plus. C’est simple : avoir un ou plusieurs enfants dans un ménage augmente forcément le risque de pauvreté. C’est mathématique.

À l’échelle européenne, le Grand-Duché pointe à la 24^e place, après la France (20^e), mais surtout bien loin de l’Allemagne (8^e) et la Belgique (6^e). Selon les statistiques, c’est en Norvège, Slovénie, Finlande et au Danemark que le risque de pauvreté infantile est le plus faible. Alors que le PIB du Grand-Duché reste, de loin, le plus élevé en Europe.

Les plus riches gagnent presque cinq fois plus

Les derniers résultats de l’enquête sur les revenus et les conditions de vie des ménages réalisée en 2024 mais portant sur les revenus de 2023 dévoilent que les ménages résidents ont rencontré toutefois un peu moins de difficultés économiques et financières.

Néanmoins, avec un taux de risque de pauvreté de 18,1 % en 2024 (contre 18,8 % en 2023), près d’un cinquième de la population résidente du Luxembourg reste soumis au risque de pauvreté.

À l’inverse, le Statec nous apprend que les 20 % de personnes les plus aisées ont un niveau de vie moyen 4,7 fois plus élevé que celui des 20 % les plus pauvres. Cet indicateur a légèrement reculé de 0,1 point de pourcentage par rapport à 2023, mais il continue de mettre en évidence une répartition inégalitaire des revenus entre les individus au Luxembourg.

Le coefficient de Gini, qui est un autre indicateur employé pour mesurer le niveau d’inégalité au sein d’une distribution de revenus (NDLR : plus il est élevé, plus l’inégalité est forte), a également légèrement diminué, passant de 30,6 % en 2023 à 30,1 % en 2024.