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Luxembourg : le Jean-Monnet 2 sortira enfin de terre


Le premier coup de pelle a été donné par la bourgmestre Lydie Polfer, le commissaire européen Günther Oettinger, le Premier ministre, Xavier Bettel et le ministre des infrastructures, François Bausch. (Photo: François Aussems)

Planifié dès 2009, le nouveau bâtiment de la Commission européenne au Luxembourg va être réalisé en deux phases qui seront achevées en 2023 et 2024. Lundi, le premier coup de pelle a été donné au Kirchberg.

Tout est bien qui finit bien. Ce dicton est régulièrement mis à rude épreuve au Grand-Duché et plus particulièrement en matière de planification et de construction de nouveaux projets d’infrastructure. Le nouveau bâtiment central de la Commission européenne au Luxembourg, baptisé Jean-Monnet 2, fait désormais partie de la longue liste de projets qui prennent de longues années avant de sortir de terre.

Dès 2009, un accord de principe avait été signé entre l’État luxembourgeois et la Commission européenne pour construire un nouveau bâtiment visant à remplacer le bâtiment Jean-Monnet. Construit en 1970, il devait être opérationnel pour 25 ans et a finalement été en service pendant plus de 45 ans. Conséquence : le bâtiment ayant hébergé jusqu’à 1 600 agents européens a dû être évacué d’urgence dans les années 2015 et 2016 en raison de la présence d’amiante volatile.

Ce n’est qu’à ce moment-là que le camp politique a mis les bouchées doubles. Déposé début septembre 2016, le projet de loi pour la construction du Jean-Monnet 2 a finalement été voté le 17 novembre 2016.

La première phase des travaux devait débuter en octobre 2017. Mais finalement, il a fallu attendre jusqu’à lundi pour que le premier coup de pelle soit donné sur le nouveau site, situé entre le boulevard Konrad-Adenauer, la rue Érasme et la rue Antoine-de-Saint-Exupéry.

Le nouveau site de la Commission comprendra un bâtiment central de 7 étage et une tour de 23 étages pouvant accueillir plus de 3 600 agents. (Illustration: ksp jürgen engel architekten)

Le nouveau site de la Commission comprendra un bâtiment central de 7 étage et une tour de 23 étages pouvant accueillir plus de 3 600 agents. (Illustration: ksp jürgen engel architekten)

Un chantier européen

Malgré ce retard, les nombreux responsables politiques présents lundi n’avaient pas perdu leur sourire. Le commissaire européen en charge des Ressources humaines, l’Allemand Günther Oettinger, avait fait le déplacement depuis Bruxelles pour rejoindre le Premier ministre, Xavier Bettel, le ministre des Infrastructures, François Bausch, ainsi que la députée-maire de Luxembourg, Lydie Polfer. En pleine pause de midi, ils ont pris en main une pelle pour lancer symboliquement la construction. Les travaux de terrassement sont déjà en cours depuis plusieurs semaines.

L’achèvement des travaux est prévu pour 2023 et 2024. Comme il a été précisé hier, la première phase des travaux, à savoir le bâtiment central haut de sept étages, devrait pouvoir être livrée fin février 2023. La nouvelle tour haute de 23 étages devrait, elle, être fin prête pour la fin du mois de février 2024. D’ici là, les agents provisoirement installés à la Cloche d’or, mais aussi dans un préfabriqué situé au Kirchberg, devront continuer à prendre leur mal en patience.

En attendant, la fierté de l’ancrage durable des institutions européennes au Kirchberg reste bien présente. Le Premier ministre, Xavier Bettel, a ainsi tenu à souligner «l’impact de Luxembourg comme capitale européenne». Même la construction en elle-même du nouveau bâtiment est européenne. Le bureau d’architectes choisi en 2010 est en effet KSP Jürgen Engel Architekten, basé à Munich en Allemagne. Le maître d’ouvrage est la société luxembourgeoise Secolux. «Il s’agit d’un parfait exemple de coopération européenne», s’est réjoui lundi le ministre François Bausch.

La surface totale du nouveau siège luxembourgeois de la Commission européenne est de 110 000 m2. S’y ajoutent 78 000 m2 en sous-sol. Le commissaire européen Günther Oettinger a précisé que plus de 3 600 agents pourront travailler dans ce bâtiment qui se conforme aux derniers standards écologiques. Les frais de construction, chiffrés à 526,3 millions d’euros, seront avancés par l’État luxembourgeois. Ce montant sera remboursé par la Commission européenne après la livraison du bâtiment.

 

Un bâtiment vert avec un caractère multifonctionnel

L’impact écologique du nouveau Jean-Monnet sera très limité. Il est en effet prévu que le bâtiment soit doté de 5 000 m2 de panneaux photovoltaïques. S’y ajoutent des capteurs thermosolaires et une isolation thermique performante.

Le bâtiment proprement dit comprend des bureaux et des salles de réunion. Sont également prévus des kitchenettes ou encore des locaux informatiques. Une bibliothèque, un centre médical et une structure d’accueil pour enfants complètent l’offre.

David Marques