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Luxembourg : la peur de l’échec entrepreneurial est très présente


L'entrepreneuriat progresse au Luxembourg, mais la peur de l'échec, notamment en comparaison avec le confort de la fonction publique, reste un frein (Illustration : Editpress).

La peur de l’échec entrepreneurial est très présente au Luxembourg, si l’on en croit un rapport du Statec. Le rôle de la famille ainsi que l’idée d’un droit à la deuxième chance pourraient améliorer les choses.

Presque une personne sur deux ayant un intérêt pour l’entrepreneuriat au Luxembourg a peur de l’échec. Avec ses 36 323 entreprises contre 35 113 recensées en 2018, soit une augmentation de 3,45 % en un an, le tissu économique luxembourgeois formé par les sociétés est dynamique.

Dès lors, on pourrait facilement en déduire que le Luxembourg est une terre idéale pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Mais la réalité est plus complexe et plus difficile qu’il n’y paraît.

Jeudi, le Statec a publié un document intéressant montrant que la peur de l’échec est très présente au Luxembourg. Ainsi, selon les conclusions du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) 2018/2019 – un rapport qui présente chaque année les résultats de l’enquête auprès d’experts nationaux à la suite de données collectées auprès de la population adulte au Luxembourg – 51 % des personnes interrogées estiment que la peur de l’échec les empêche de se lancer dans la création d’une firme.

Selon le Statec, ce taux est d’ailleurs plus élevé que dans les autres pays européens. Mais là encore, il est important de prendre en compte une particularité du pays : la concurrence de la fonction publique. Cette dernière offre aux jeunes Luxembourgeois, notamment diplômés, une perspective de carrière plutôt confortable au regard des risques liés à la création d’entreprise.

D’ailleurs, dans un récent rapport de la Chambre de commerce sur la pauvreté au Luxembourg, il est mentionné que «le taux de risque de pauvreté des indépendants est près de deux fois supérieur à celui des salariés».

Le droit à une deuxième chance

Mais d’un autre côté, le gouvernement, par l’intermédiaire du ministère de l’Économie et du ministre des Classes moyennes, Lex Delles, prépare une loi sur la «seconde chance» dans le cadre de législation sur le droit d’établissement, mais également pour lutter contre cette peur de l’échec et inciter les citoyens à se diriger un peu plus vers la création d’entreprises. «Nous sommes en train de retravailler le plan PME et un des sujets de travail est celui des faillites, et ce dans trois cas de figure. En cas de faillite due à une mauvaise gestion, nous voulons introduire une notion de deuxième chance et aider l’entrepreneur à se relever tout en lui proposant de suivre des cours de gestion. Deuxième cas de figure, donner le droit à une seconde chance à un entrepreneur ayant eu une bonne idée mais n’ayant pas su éviter la faillite car ce n’était pas le moment ni le bon endroit pour le faire. Enfin, le troisième cas de figure, qui lui n’ouvrira en aucune manière le droit à cette seconde chance, c’est la faillite frauduleuse», a expliqué en milieu de semaine le ministre des Classes moyennes à l’occasion de la présentation du bilan compétitivité.

Autre statistique intéressante ressortant du rapport GEM, au Luxembourg, le rôle majeur de la famille lors d’une aventure entrepreneuriale. Ainsi, le Luxembourg affiche un taux d’entrepreneuriat familial de 2,3 %, soit le deuxième taux le plus élevé d’Europe derrière les Pays-Bas (2,6 %). De plus, 21 % de tous les entrepreneurs luxembourgeois possèdent (ou prévoient) de travailler avec un membre de leur famille et 14 % affirment avoir une certaine implication de la famille dans leurs activités. Cela montre donc le rôle important de la famille pour les entrepreneurs.

Pour rassurer ceux qui voudraient se lancer dans l’entrepreneuriat, le GEM souligne également que 62 % des nouveaux entrepreneurs sont satisfaits de leur vie. De plus, la proportion d’entrepreneurs satisfaits est plus élevée chez les femmes que chez les hommes avec 65 % de femmes entrepreneurs satisfaites de leur vie contre 60 % chez les hommes.

Jeremy Zabatta

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