Les fêtes de fin d’année n’ont pas eu l’effet escompté sur le commerce de détail, fortement impacté par une baisse de la consommation. Une éclaircie n’est pas forcément en vue, annonce le Statec.
Que ce soit l’alimentation, le tabac, l’alcool, la cosmétique, les vêtements ou bien entendu aussi l’énergie : la consommation au Luxembourg a connu un repli au quatrième trimestre 2022. Selon le Statec, il s’agit de la première baisse après sept trimestres consécutifs de progression des dépenses des ménages luxembourgeois. Les conséquences de la guerre lancée par la Russie contre l’Ukraine, avec à la clé une flambée généralisée des prix, a joué un rôle dans cette évolution, et ce en dépit des mesures de renforcement du pouvoir d’achat décidées par les tripartites de fin mars et fin septembre 2022.
La consommation de services en recul
Le Conjoncture Flash du Statec, publié mardi, précise que le repli de la consommation se fait également remarquer dans une majorité des autres pays de la zone euro. Mais le résultat enregistré au Grand-Duché «est particulièrement faible». Plus précisément, la baisse se chiffre à 2,2 % entre fin septembre et fin décembre 2022, contre -0,9 % en zone euro.
Aussi bien au Luxembourg qu’à travers l’Europe, les biens «non durables», et dans une moindre mesure, les biens «semi-durables», énumérés ci-dessus, sont ceux qui ont connu la plus nette baisse des ventes sur les trois derniers mois de l’année écoulée.
Si les «biens durables» ont mieux résisté, le Grand-Duché se démarque, encore une fois, par un recul de la consommation de services (-2,3 % sur le dernier trimestre 2022). «Le moindre volume de dépenses (…) concerne en particulier la restauration, l’administration de biens immobiliers et les services financiers», développe le Statec. Il faut y ajouter une baisse plus marquée des achats de meubles, vêtements et boissons alcoolisées.
Moins de carburant, de gaz et de mazout
La hausse de la facture énergétique a, en parallèle, mené à une baisse des achats de carburants, de gaz et de mazout. Fin 2022, ce sont aussi moins de voitures qui ont été vendues. Il faudra attendre le décompte final de l’Autofestival de fin janvier pour en savoir plus sur un rebond, du moins, dans le secteur automobile.
Le Statec précise toutefois que les résultats publiés mercredi se basent encore sur des données «partiellement estimées». Ce qui est, par contre, acquis est l’impact qu’a eu la baisse de la consommation sur les chiffres d’affaires des différents types de commerce de détail.
Pour certaines catégories de commerces, «la tendance était déjà baissière au cours des trimestres précédents, sans doute à cause d’une certaine normalisation après la crise sanitaire». L’Institut national de la statistique au Grand-Duché rappelle que ce sont les hypermarchés et supermarchés qui avaient, à l’époque, assez fortement profité de la fermeture de l’Horeca et du recours renforcé au télétravail.
Les données récoltées indiquent un repli plus prononcé pour les magasins spécialisés en produits «high-tech». La vente d’ordinateurs, d’équipements informatiques et d’outils de communication avait également été dopée par la pandémie, notamment pour installer à domicile des espaces pour pouvoir travailler à distance.
Des intentions d’achat faibles
En ce début d’année 2023, les perspectives pour une reprise de la consommation «demeurent faibles», et ce en dépit d’un redressement «significatif» du moral des consommateurs. Cet indicateur augmente sous l’effet de perspectives plus optimistes concernant l’évolution de la situation économique ainsi que de (la) situation financière» des ménages. «Il n’est cependant pas assuré que ce mouvement se traduise par un rebond de la consommation au 1er trimestre 2023, les ménages indiquant des intentions d’achat qui demeurent faibles sur cette période et un regain d’intérêt pour l’épargne», fait remarquer le Statec.
Il n’est pas étonnant de constater que le confiance des commerçants stagne à un «niveau très faible» au dernier trimestre 2022 et sur le début de cette année 2023.