Rénovation du bâtiment historique, construction d’une nouvelle salle de projection… Nous avons rencontré les responsables de la Cinémathèque de la Ville de Luxembourg pour discuter de ces travaux.
La Cinémathèque de la Ville de Luxembourg va se refaire une beauté. Un projet de rénovation a été voté au conseil communal la semaine dernière. «Il a été voté à l’unanimité ! Tout le monde a dit « oui, la Cinémathèque, c’est évident qu’on va l’aider »», se réjouit Claude Bertemes, son responsable. Les travaux débuteront en janvier 2026 et dureront pendant quatre ans. Le tout pour un budget de 43 millions d’euros.
Le but est d’apporter une meilleure technique et une projection au top de ce qui se fait aujourd’hui. «Nous sommes rétros, mais nous nous projetons également dans le futur.» La Cinémathèque pourra donc continuer à projeter des films dans des formats analogiques, tout en s’ouvrant aux formats numériques dernier cri. «Cela nous donnera la possibilité de diversifier notre programmation.»
Le projet de rénovation va s’attaquer au bâtiment historique. Il sera mis aux normes de sécurité et d’acoustique et sera plus accessible aux personnes à mobilité réduite. Mais pas de panique pour les fans de vieilles bâtisses : le bâtiment étant classé, de nombreux éléments seront gardés. Notamment ceux qui font aujourd’hui le charme du lieu, tels que les sièges rouges et les affiches accrochées aux murs. «Nous allons sauvegarder son cœur battant, l’ »esprit Cinémathèque », son ambiance et son atmosphère», rassure le responsable.
Outre la rénovation du vieux bâtiment, une annexe sera construite dans la cour intérieure. Elle comportera une salle de 177 places. Cette nouvelle salle, du nom de «Lux», sera plus grande que la salle Vox actuelle, qui perdra d’ailleurs des places à cause de la rénovation. «Elle nous donnera de nouvelles opportunités, telles que la mise en place de ciné-concerts.» Une brasserie sera également installée. «Cela amènera de la convivialité, qui était difficile à avoir jusqu’à présent.» «Elle deviendra un lieu de rencontre et de discussion», complète Georges Bildgen, le directeur des collections.
«Un grand chapitre pour élargir l’éducation»
Devenue propriété de la capitale en 1977, c’est en 1997, avec l’arrivée de Claude Bertemes, que la Cinémathèque est devenue ce qu’elle est aujourd’hui. «Nous avons varié le programme et dynamisé tout ça», se remémore le responsable. Tous les formats y sont projetés, mais aussi préservés et archivés. «Nous sommes un musée du cinéma, nous montrons les films dans leur copie originale», souligne Georges Bildgen.
La grande mission que se donne la Cinémathèque, c’est l’éducation à l’image. «Il est important de décrypter le cinéma plus intelligemment», pense le responsable. Pour ce faire, les projections sont précédées d’une introduction et contextualisation pour expliquer au public ce qu’il va voir.
Le lieu accueille aussi divers projets, comme l’Université populaire du cinéma, pour une approche académique et adulte, le Cinema Paradiso, pour éduquer le jeune public, ou le Crazy Cinématographe, pour découvrir le cinéma des premiers temps. Et ce qui tombe bien, c’est que le projet de rénovation inclut un nouvel espace pédagogique : «C’est un grand chapitre pour élargir l’éducation», se réjouit Claude Bertemes.
De manière générale, les futurs travaux sont un pas vers l’avenir et une opportunité pour de nouveaux projets. «C’est un projet pour le futur, pour la Ville aussi. C’est important pour elle d’avoir une salle de cinéma au centre-ville, c’est une valeur ajoutée», estime Georges Bildgen. La Cinémathèque continue d’attirer toujours plus de monde. Alors qu’elle ne comptait que 12 000 spectateurs en 1997, ils sont 50 000 déjà cette année.
Pendant la durée des travaux, la Cinémathèque sera évidemment fermée. «Mais on sera là quand même, on sera présents et actifs ailleurs», rassurent les responsables. «Nous allons sûrement travailler avec le théâtre des Capucins, pour que la salle soit mise à notre disposition.» La fermeture ne représente pas une crainte pour eux : «Elle force à se montrer créatif et à créer une synergie avec d’autres lieux !»