Organisé ce dimanche 1er septembre à l’abbaye de Neumünster, l’Expat Day cherche à renforcer l’accueil des expatriés, qui se disent déjà très heureux au Grand-Duché.
Le succès de l’Expat Day semble se confirmer. Organisée par le média Luxembourg Times, la deuxième édition de l’événement, qui s’est tenue hier à l’abbaye de Neumünster à Luxembourg, a connu une belle fréquentation. Les expatriés étaient nombreux à profiter du beau temps afin de découvrir ou redécouvrir ce que le Luxembourg a de mieux à offrir.
Les stands des différents acteurs touristiques du pays (auberges de jeunesse, offices de tourisme, etc.) étaient réunis dans le cloître de l’abbaye tandis que sur le parvis et dans la cour intérieure, il y avait une grande diversité de propositions : concerts et animations sur scène, cuisine de rue, golf, séances sur les prêts hypothécaires, visite à vélo, dégustation, stands d’écoles ou encore de compagnies aériennes. En bref, une grande variété d’activités afin de réunir les expatriés, ou futurs expatriés, dont nous avons récolté quatre témoignages sur leur vision du Luxembourg.
«Pas contraints d’apprendre la langue»
C’est au détour de leur balade dominicale que Bruno et Magdalena sont entrés dans l’abbaye, «par curiosité». Bien qu’il soit constitué d’expatriés – madame est polonaise et monsieur est français –, le couple avoue ne pas chercher d’informations, puisqu’il réside depuis sept ans déjà à Luxembourg, après avoir habité en Pologne. «Ici, on a été très bien accueilli dès le début, notre intégration s’est très bien passée, et même pour notre enfant que l’on a mis à l’école», explique Magdalena. «C’est un pays accueillant, il n’y a pas de discrimination ni de barrières», complète Bruno.
Ce Français a notamment vécu ses premières années en Pologne avec «la barrière de la langue, car il n’y a pas grand monde là-bas qui parle l’anglais». Un obstacle qu’il a surmonté en finissant par apprendre la langue, une chose qu’il n’a pas encore faite au Grand-Duché. «Tout le monde parle anglais ou français, donc nous ne sommes pas motivés ou pas contraints d’apprendre la langue», confie-t-il. «Il n’y a que notre enfant qui parle luxembourgeois», s’amusent les parents, qui comptent tout de même s’y mettre afin de boucler la boucle de leur intégration.
«Quelques défauts»
Venu au Luxembourg pour le travail il y a six ans et demi, Vikrant, d’origine indienne, est un expatrié convaincu, puisqu’il possède désormais la nationalité luxembourgeoise. En Suisse, où il s’était auparavant installé, l’accueil n’avait pas été le même : «Les Suisses sont moins accueillants qu’ici, où partout, même dans les petites communes, les gens sont gentils avec vous.» Tombé sous le charme du Grand-Duché, Vikrant en a découvert tous les coins et il invite les nouveaux expatriés à faire de même. «Tout le monde veut habiter dans le sud du pays, mais j’ai habité cinq ans à Diekirch et je conseille aux gens de s’installer dans le Nord pour avoir l’expérience du vrai Luxembourg», déclare-t-il.
Malgré son attachement à son nouveau pays, il ne peut fermer les yeux sur ses «quelques défauts». «Au niveau du logement, c’est très compliqué ici, tout comme avoir des rendez-vous médicaux. Et il faut dire aussi qu’il y a beaucoup de circulation.» Pas de quoi l’empêcher d’inviter sa famille, à l’instar de son neveu, venu d’Inde et qu’il conduit à l’Expat Day.
«Un pays de première classe»
Principalement destiné aux expatriés récemment installés, l’Expat Day peut aussi séduire de futurs expatriés tels que Leonardo et Kalina. Originaire du Brésil, le jeune couple réalise un road trip européen et, après l’Italie et la France, il a décidé de passer une journée au Luxembourg et est tombé sous son charme. «C’est incroyable comme pays, rien qu’en voyant cet événement où tout le monde se mélange, ça semble très accueillant», constate Leonardo. Initialement, ils ne s’attendaient pas à grand-chose du Grand-Duché, puisqu’ils avouent avoir fait le choix de venir «juste pour voir des gens riches».
Même si «le Luxembourg est peu connu au Brésil», sa situation économique enviable semble permettre aux étrangers de le placer sur une carte. Mais le pays offre plus que cela, selon ces touristes d’un jour qui ont été impressionnés par «la sécurité, la propreté, la mixité sociale, la gratuité et la qualité des transports». De là à revenir un jour? «Peut-être pour des études», envisage le jeune homme, plus que séduit. «Le Luxembourg est un pays de première classe, pas comme le Brésil.»
«Il faut se renseigner avant de venir»
Expatriée depuis 2008, Veronica ne tarit pas d’éloges sur le Luxembourg : «C’est un pays magnifique, c’est le pays parfait lorsque l’on est expatrié, car ici on ne se sent pas migrant.» Venue d’Irlande pour le travail, elle met en avant «l’accueil, la mixité des langues et le niveau d’éducation, puisque tout le monde vient ici pour travailler». L’Irlandaise a été naturalisée luxembourgeoise il y a neuf ans et a même appris la langue, car «il faut parler la langue pour être dans la vraie vie, comme pour les réunions des bourgmestres qui sont en luxembourgeois».
Malgré tout, elle prévient ceux qui envisagent de s’expatrier : «Il faut se renseigner avant de venir.» «Si on vient pour faire la fête, il faut aller ailleurs. Il faut aussi se renseigner sur le coût de la vie, demander de l’aide aux ressources humaines de son entreprise et savoir comment les gens vivent», énumère-t-elle. «Ici, ce n’est pas comme à Dublin où on discute facilement autour d’une bière. Il y a beaucoup de gens qui sont frontaliers et qui n’ont pas le temps pour cela.»
D’expatrié à guide touristique
Lors de l’Expat Day, le Luxembourg City Tourist Office (LCTO) proposait sur son stand un formulaire de contact afin de participer au programme «From expat to expert», lancé il y a un an. Le but est de former des expatriés afin qu’ils deviennent guides touristiques. Après une première prise de contact et de discussion avec le LCTO, les expatriés volontaires sont invités à participer à une formation professionnelle pour devenir guide. Le but est «d’offrir un autre point de vue sur la ville et aussi de proposer des visites dans des langues que nous ne proposons pas», explique le LCTO. À ce jour, la formation de guide n’a pas commencé.
Une population cosmopolite
Si les expatriés perçoivent le Luxembourg comme une terre d’accueil, c’est notamment parce que 47,3 % de la population n’a pas la nationalité luxembourgeoise, selon les chiffres du Statec. De cette richesse – 170 nationalités sont recensées – découle une société ouverte et cosmopolite qui séduit les étrangers, comme en attestent les 11 904 personnes qui ont obtenu la nationalité luxembourgeoise en 2023. Sans surprise, la capitale est la ville qui compte le plus d’étrangers, avec 70,8 % de sa population.