Mardi, alors que la Brasserie nationale (Bofferding) présentait sa première bière bio et végane, la Brasserie de Luxembourg dévoilait la nouvelle identité visuelle de la Diekirch.
«C’est un retour aux sources», nous dit Frédéric de Radiguès, le directeur général de la Brasserie nationale. Cette dernière redonne vie à Funck-Bricher, une marque née en 1764 dans le Grund et disparue au milieu des années 70, en la transformant en bière bio et végane! «On a voulu recréer une marque et un produit répondant aux attentes» actuelles des consommateurs, indique Fabien Cesarini, le directeur marketing de Munhowen, lors de la présentation de cette «bio craft pils», comme l’a qualifiée le directeur général de la Brasserie nationale. Cette dernière a observé «l’expansion» de trois phénomènes : celui de la bière artisanale aussi en vogue au Grand-Duché, un fort attachement au terroir ainsi qu’à ses produits et un intérêt croissant pour les produits véganes. Le logo «presque parfait», selon Fabien Cesarini, a été remis au goût du jour. L’icône, le visage d’un homme adressant un clin d’œil au consommateur, indique «l’esprit décalé» et la décontraction que veut véhiculer la marque.
La bière du lundi
Et dans la bouteille, ça donne quoi? Une bière blonde, «très rafraîchissante», d’après Eymeric Germain, responsable de la marque Battin, montant à 5,5 % d’alcool, avec un goût malté bien présent et une amertume maîtrisée. Elle est fabriquée avec du houblon et du malte certifiés bio et de l’eau puisée à 320 mètres de profondeur. Les colles utilisées pour les packs et les étiquettes sont produites à base d’amidon. Pour la fabrication de cette bière d’un nouveau genre, «il n’y a pas eu besoin de changement de machine», assure Frédéric de Radiguès. La Funck-Bricher est brassée en début de semaine, car c’est à ce moment-là que la Brasserie est nettoyée. Et l’objectif de vente, quel est-il? «Que chaque luxembourgeois ait bu 5 bières avant la fin de l’année», répond Frédéric de Radiguès. Après un rapide calcul, cela fait près de 99 hectolitres de bière en trois mois. Ne voulant pas dévoiler son prix, le directeur général de la Brasserie indique tout de même qu’elle est «35 à 40 % plus chère par rapport à une pils traditionnelle». Dans le supermarché Cactus de la place du Brill à Esch-sur-Alzette, le pack de 4 bouteilles de 33 centilitres est vendu à 4,50 euros. Si, dans un premier temps, elle sera distribuée en bouteille, la version «pression» n’est pas exclue pour la suite, assure-t-il encore.
En marge de la présentation de la Funck-Bricher «ressuscitée», Frédéric de Radiguès nous indique qu’au niveau des ventes «l’année a été contrastée». Les trois premiers mois ont été «plutôt faibles». «Juin a été très bon», tandis que «juillet a été en demi-teinte». Les fortes températures enregistrées à ce moment-là ont plutôt incité les consommateurs à boire de l’eau. Le mois d’août a été «excellent». Le directeur général de la Brasserie nationale fait remarquer qu’il y a eu «un petit effet Coupe du monde», sans donner de chiffres. La consommation de bière à domicile «approche des 10 %», celle dans les cafés et restaurant est «un peu plus faible», a-t-il ajouté.
Aude Forestier et Jeremy Zabatta
Diekirch fait évoluer son image
De son côté, la plus vieille bière luxembourgeoise va se moderniser. La Diekirch, brassée par la Brasserie de Luxembourg, propriété du géant AB InBev, va faire peau neuve avec une toute nouvelle identité visuelle.
Le design et le logo de la bière sont beaucoup plus modernes et cachent quelques subtilités, comme le point sur le «i» de Diekirch, situé à la position géographique de la ville sur une forme esquissant les contours du Grand-Duché. «L’ensemble est réussi et il est très moderne. Mais d’un autre côté, même si cela reste subtil, nous avons gardé quelques traits de l’histoire de la bière», souligne Gilles Nackaerts, directeur général de la Brasserie de Luxembourg. Avec son équipe, il assure que si la volonté est d’ouvrir une nouvelle page de l’histoire de la Diekirch, «la recette datant de 1871 ne changera pas».
Au fil des mois à venir, la nouvelle identité visuelle va s’installer dans le pays puis dans l’ensemble des produits Diekirch. «Nous allons procéder par phases car, pour ne pas gaspiller, nous allons utiliser l’ancienne identité visuelle que nous avons en stock. Mais d’ici la fin de l’année, la nouvelle identité devrait déjà être en place et, début 2019, l’ensemble de la gamme Diekirch aura sa nouvelle peau», explique Natacha Tawil, responsable des marques de la Brasserie de Luxembourg.
Une nouvelle page en 2019
En plus de vouloir apporter de la modernité, la nouvelle identité visuelle de Diekirch s’attarde également sur les valeurs du Grand-Duché et a pour ambition de refléter les symboles de l’ouverture et de la diversité du pays. Pour le reste, ce sera aux amateurs de houblon de se faire un avis.
Pour être un peu pointilleux, l’on pourrait trouver à redire sur le fait que ce soit une agence britannique travaillant pour le groupe AB InBev qui a conçu le design de la nouvelle identité de la bière du nord du Luxembourg.
Quoi qu’il en soit, après une bonne année avec une progression autour de 5 % en termes de volume de vente, et en raison du beau temps et de l’actualité football de cet été, l’année 2019 devrait marquer une nouvelle page de la brasserie. Nouvelle identité visuelle, mais également nouvelle usine. Les actuels travaux d’agrandissement et de modernisation de la Brasserie de Luxembourg, située à Diekirch, devraient être achevés avant la fin de l’année. «On pense pouvoir terminer les travaux vers le mois de novembre pour y faire les premiers tests de production afin d’être entièrement opérationnels dès l’année prochaine», commente Gilles Nackaerts.