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Luxembourg Coalition for Palestine : «Un appel du cœur à la solidarité nationale»


La «Luxembourg Coalition for Palestine» réunit plusieurs ONG, associations et membres de la société civile dans le but commun de se mobiliser pour la Palestine.

Au lendemain de la reconnaissance de l’État palestinien par le Luxembourg et d’autres pays européens, la «Luxembourg Coalition for Palestine» présente sa raison d’être.

La mobilisation luxembourgeoise pour la Palestine continue à prendre de l’ampleur. Si le groupe de collectifs réunis sous la bannière «Letz Act for Palestine» a déjà organisé entre 70 et 80 manifestations au Luxembourg depuis 2023, le cadre restait «limité», juge Jules Barthel, le président du Comité pour une paix juste au Proche-Orient (CPJPO). La faute, notamment, à la neutralité dont devaient faire preuve les ONG : «Elles doivent être plus neutres que nous alors, jusqu’à présent, elles hésitaient à se mobiliser de cette façon», ajoute-t-il.

Mais face à l’escalade de la situation sur le terrain, il était temps de passer à la vitesse supérieure. «Il y a deux mois, nous avons décidé qu’il ne fallait plus que les ONG restent sur le côté et qu’il fallait nous mettre en place tous ensemble», explique Jules Barthel.

«Donner envie à la société civile d’agir»

Ainsi est née la «Luxembourg Coalition for Palestine». Plusieurs ONG – dont les géantes Médecins sans frontières, Amnesty International et Handicap International –, associations et membres de la société civile se réunissent sous une seule bannière. À cela s’ajoute le soutien des deux gros syndicats que sont l’OGBL et le LCGB et de plusieurs partis politiques.

Pour David Pereira, le directeur général d’Amnesty International au Luxembourg, cette coalition est un véritable «appel du cœur à la solidarité nationale». «Le fait de se rassembler permet de montrer que nous ne sommes pas seuls à agir et de donner envie à la société civile de le faire aussi», souligne-t-il.

«Il est temps d’agir et de mettre fin à l’impunité»

La manifestation «exceptionnelle» programmée dimanche dans la capitale luxembourgeoise est la première démonstration de cette nouvelle organisation. «On espère que notre coalition sera efficace et permettra de faire venir plus de monde», souffle Jules Barthel. Il avoue avoir toujours peur du manque de mobilisation des Luxembourgeois : «Les manifestations ne sont pas une tradition pour eux, mais les ONG devraient faire bouger des personnes qui ne l’avaient pas fait jusque-là.»

Pour rappel, les manifestants sont invités à se vêtir de rouge et à brandir «uniquement» des drapeaux palestiniens afin de former une «ligne rouge» contre le génocide à Gaza. Le port d’un keffieh est également recommandé ou «votre symbole de solidarité préféré». Le slogan choisi résume l’esprit de la mobilisation : «Carton rouge pour le génocide à Gaza».

Une coalition pour dénoncer le «génocide»

C’est bien là tout l’intérêt de la coalition : dénoncer la situation à Gaza, qualifiée de «génocide» et de «destruction systématique de la vie palestinienne». Caroline Willemen, coordinatrice d’urgence de Médecins sans frontières, tout juste revenue de deux mois à Gaza, décrit une réalité «dystopique et apocalyptique», marquée par la malnutrition massive des enfants et l’impossibilité pour les soignants de continuer leur travail.

Jules Barthel, du Comité pour une paix juste au Proche-Orient, rappelle que plus de 220 journalistes ont été tués depuis octobre 2023, dénonçant une volonté «d’étouffer les voix et d’empêcher que la vérité ne sorte de Gaza». Les porte-paroles de la coalition réitèrent leur appel à la mobilisation citoyenne, estimant qu’«il est temps d’agir et de mettre fin à l’impunité».

«La reconnaissance n’est pas suffisante»

Alors que le Luxembourg et d’autres pays européens ont reconnu formellement l’État de Palestine lundi soir, les différents porte-paroles de la «Luxembourg Coalition for Palestine» parlent déjà de l’«après-reconnaissance». «La reconnaissance n’est pas suffisante, car elle n’arrêtera pas la famine et le génocide en cours à Gaza, estime Dalia Khader, une Palestinienne membre de Collectives4Palestine. Netanyahu a d’ailleurs réagi encore plus fortement en affirmant qu’il n’y aurait pas d’État palestinien.»

Un avis partagé par les membres des autres organisations : «Nous sommes bien sûr heureux de cette reconnaissance, c’est une décision historique. Mais l’État de Palestine doit être un endroit de protection et de sûreté pour les Palestiniens, ce qui n’est pas le cas actuellement», ajoute David Pereira.

Tous l’assurent : ce qu’il faut, ce sont des «actions». Ils appellent donc la société civile à parler et à se mobiliser, notamment lors de la marche de dimanche, mais demandent aussi aux politiques d’agir. «Pour garantir un cessez-le-feu durable et une paix plus longue, il faut que le gouvernement israélien soit arrêté, sinon il continuera comme ça», assure Jules Barthel, favorable notamment à l’idée d’une force internationale de l’ONU.

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