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Luxembourg : ces investissements étrangers qui n’en sont pas forcément


Les milliards de dollars d'investissements crédités au Luxembourg par le FMI n'abreuvent que pour une petite partie l'économie réelle du pays. (Photo : archives Editpress/Stefan Osorio)

D’après le Fonds monétaire international, les États-Unis sont la première destination pour les investissements étrangers en 2021. Le Luxembourg figure, comme chaque année, en bonne place dans le top 10 mondial.

Les États-Unis ont été en 2021 la première destination mondiale en termes d’investissements directs à l’étranger (IDE), dépassant la Chine, rétrogradée à la troisième place, selon une note publiée mercredi par le Fonds monétaire international (FMI).

Sur un an, les IDE outre-Atlantique ont progressé de 11,3 % (+506 milliards de dollars) par rapport à 2020, pour atteindre un total de 4 977 milliards de dollars, plaçant les États-Unis loin devant les Pays-Bas (4 331 milliards de dollars) et la Chine hors Hong Kong (3 578 milliards de dollars), qui glisse à la troisième place. En y ajoutant Hong Kong, l’empire du Milieu reste cependant à la première place, avec un total de 6 891 milliards de dollars.

Ces données sont issues de l’enquête annuelle sur les IDE menée par le FMI, regroupant les données de 112 pays. Au niveau mondial, les IDE ont augmenté de 7,1 %, si l’on prend en compte les hausses dans chaque monnaie nationale. La hausse n’est plus que de 2,3 % rapportée en dollars, du fait du renforcement du billet vert sur le marché des changes.

Le Luxembourg à 3 327 milliards de dollars

L’enquête souligne par ailleurs la présence de plusieurs petits pays dans le top 10, parmi lesquels le Luxembourg, qui en a occupé la seconde place de 2013 à 2017, avant de rétrograder à la 4e en 2021 avec 3 327 milliards de dollars.

« La déconnexion apparente entre les données des IDE et l’économie réelle vient du fait que les IDE sont avant tout des statistiques financières, qui prennent aussi en compte les flux financiers entre entités ayant un même propriétaire, direct ou indirect », a expliqué les auteurs de la note, Jannick Damgaard et Carlos Sanchez-Munoz.

Les IDE intègrent notamment les flux de fonds passant par un pays avant d’atteindre leur destination finale, « souvent pour des raisons fiscales ou de régulation », pouvant ainsi « gonfler considérablement » les IDE au sein de l’économie concernée.

L’étude réalisée met ainsi en avant l’importance des centres financiers offshore et leurs conséquences en terme d’IDE, « qui ont fortement augmenté dans les années qui ont suivi la crise financière de 2008 », même si leur part est sensiblement en baisse sur les cinq dernières années.