La LuxCon s’est tenue ce week-end des 12 et 13 avril à Luxembourg. L’événement est désormais incontournable pour les fans de fantasy et de science-fiction. Nous y étions.
Les fans d’heroic fantasy et de sagas cultes avaient rendez-vous samedi et dimanche pour la onzième édition de la LuxCon au Forum Geesseknäppchen à Luxembourg. Ils étaient nombreux à venir découvrir les stands d’artistes, les collectionneurs et les cosplayeurs qui se baladaient dans la convention. Personnages de Star Wars, de Final Fantasy ou le célèbre fantôme Bibendum de la franchise Ghostbusters, il y en avait pour tous les goûts et toutes les époques.
Dès l’entrée, le public pouvait trouver le stand de SOS Fantômes, tenu par trois passionnés. «Nous sommes un collectif de douze personnes. On est comme une famille, d’ailleurs ma propre famille en fait partie!» s’exclame André, l’un des chasseurs de fantômes. Vêtu de l’inoubliable combinaison beige, le Luxembourgeois de 36 ans ne se lasse pas de faire découvrir ses objets de collection. Monopoly Ghostbusters, répliques des pistolets-aspirateurs, figurines de fantômes : le fan-club propose un large panel d’objets dérivés. «Cela va faire neuf ans que nous venons à la LuxCon. Pour nous, c’est important de montrer notre passion. Notre but est aussi de faire découvrir aux jeunes et qu’ils aient envie de revoir les anciens films de la franchise», confie-t-il.
Chasseurs de fantômes
À ses côtés, il y a Ludo, l’ingénieur du groupe. Si le collectif peut se vanter d’avoir des «packs de protons» ou d’autres gadgets iconiques des films, c’est grâce à ce passionné chevronné. Modéliste durant dix ans à JouéClub, Ludo reproduit les accessoires. «Pour un pack de protons, cela nécessite un mois de travail et 94 pièces», détaille-t-il. Minutieux et appliqué, ce Forbachois de 40 ans a toujours baigné dans l’univers de SOS Fantômes. «C’est ma passion. Quand je me suis lancé dans les constructions du dernier opus, les premières images des bandes-annonces m’ont suffi pour pouvoir créer une maquette, donc avant même que le film ne sorte. Puis, une fois le film sorti, j’ai perfectionné l’objet», explique-t-il.

Alors que la musique de Star Wars retentit, un jedi et un homme en tenue militaire traversent calmement ce festival de l’imaginaire. Sam et Stan sont deux cosplayeurs. Le temps de la convention, ces fans de fantasy et de pop culture endossent le costume d’un de leurs personnages favoris. «J’ai entièrement cousu ma tenue de jedi et Stan aussi a confectionné le sien lui-même. Il a une arme d’airsoft et a utilisé l’impression 3D pour certains éléments», décrit Sam. Ainsi, depuis 2015, date à laquelle ils se sont rencontrés à la Gamescom de Cologne, les deux amis participent à diverses conventions sur leur temps libre et prennent plaisir à fabriquer leur tenue.
Le fait maison et l’artisanal, c’est ce qui caractérise le cosplay. Jeff et Pete en savent quelque chose, ce sont des orcs. Enfin, ils sont déguisés en personnages d’orcs, et on ne peut pas les louper. Armures, haches de guerre et grosses fourrures : leurs nouvelles identités sont issues des univers du Seigneur des anneaux et de Warcraft. Donc la fantasy, c’est ce qui les anime. «En portant ces costumes, on cherche à susciter des réactions. On s’adapte aussi au ressenti des gens : face à des enfants, nous serons plus amusants et gentils par exemple.» D’ailleurs, leur tenue les occupe énormément. «On a tout fabriqué tout seul. Il faut compter vingt heures de travail pour la cotte de mailles et trente heures environ pour le costume de Pete», poursuit Jeff, tout en poursuivant sa route dans les allées du festival.
Rendez-vous avec les collectionneurs

Du côté des stands, il y en a pour tous les goûts. Notamment avec le monde des comics américains. Robert Schiller en sait quelque chose, il possède l’équivalent de dix kilomètres de stands en comics et figurines de manga. Originaire d’Allemagne, Robert a commencé sa collection en 1984. Depuis, il connaît toutes les facettes de ce marché. «J’ai la chance de pouvoir posséder le plus grand nombre de comics Spider Man d’Europe, dont des éditions limitées, ce qui représente des millions d’exemplaires. Je détiens aussi beaucoup d’anciens comics Amazing Spider Man et je continue d’en chercher pour agrandir la collection.», aime-t-il rappeler. Ses reliques, Robert Schiller les fait voyager. Avec un palmarès de mille foires, soit trente-cinq événements par an, le collectionneur ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
Je suis resté un grand enfant, un mec qui s’amuse
Toutefois, à la LuxCon, on trouve aussi des concepts insolites. Aviez-vous déjà entendu parler des «toy photos»? Il s’agit de photos de jouets immergés dans un décor imaginaire. Pour Alex, c’est avant tout un hobby. «Durant la période de confinement, j’avais ressorti des vieux jouets. Je me suis demandé ce que cela pouvait donner si je les mettais en scène», relate-t-il. Ainsi, les jouets qu’Alex achète ou récupère prennent la pose dans des environnements fictifs et ressemblent à des images tirées de films.
Les conventions sont l’occasion pour les visiteurs de modeler eux-mêmes leur scène avec les jouets de leur choix. Alex s’est donc amusé à créer une station de métro du Luxembourg avec Indiana Jones, Han Solo et le monstre du Dr Frankenstein comme figurants. «N’importe qui peut s’adonner à cette activité, il suffit juste d’avoir un téléphone portable», indique celui qui ne se définit pas comme photographe. À travers cette activité, Alex cherche à faire vivre les jouets. «Je suis resté un grand enfant, un mec qui s’amuse. Je voulais donner vie à ces jouets comme quand j’étais petit», confie-t-il. Finalement, cosplayeurs et collectionneurs se rejoignent avec une seule devise : fabriquer soi-même et partager.
Trente ans de passion
Pour la Science Fiction & Fantasy Society (SFFS), l’organisateur de l’évènement, c’est en 1995 que tout a commencé. Dès le départ, l’association s’est formée autour des fans de jeux de cartes à jouer et à collectionner. Puis ses membres se sont pris de passion pour divers jeux. La communauté est alors partie explorer globalement la culture du fantastique et de la science-fiction.
En 2014, l’association se lance enfin et organise la première convention nationale à la Schungfabrik à Tétange. En quelques années, le nombre de visiteurs grimpe pour atteindre le chiffre de 5 000 environ par édition. Victime de son succès, la LuxCon de la SFFS s’installe par la suite au Forum Geesseknäppchen à Luxembourg en 2017. Aujourd’hui, cette communauté de passionnés reste pionnière dans l’organisation de jeux de rôle au Luxembourg et le festival demeure un incontournable dans l’univers des œuvres fantastiques.