L’année 2016 a été difficile pour Luxair : elle a enregistré une perte de 8,8 millions d’euros, due en partie à la concurrence des compagnies aériennes à bas coût.
La concurrence de l’allemande Lufthansa sur la ligne vers Munich, la perte de celle vers Francfort et les répercussions de l’accident en 2015 à l’aéroport de Sarrebruck sont les autres facteurs qui ont participé à l’aggravation de ses pertes. Luxair souhaite augmenter ses fréquences sur les lignes importantes.
En 2015, la compagnie aérienne nationale ne volait pas dans des cieux favorables. Un an plus tard, les nuages ne sont plus gris mais noirs. En effet, Luxair a enregistré une perte de 8,8 millions d’euros en 2016, bien plus importante que celle observée douze mois auparavant : -3,6 millions d’euros. Quelles sont les causes de cette chute vertigineuse du résultat opérationnel? La présence de compagnies aériennes étrangères à bas coût et d’autres facteurs. «La concurrence est là», a souligné vendredi Adrien Ney, le PDG de LuxairGroup, lors de la présentation des résultats financiers du groupe. Cela fait maintenant cinq ans que des acteurs «low cost» viennent perturber Luxair dans son royaume du Findel. EasyJet en 2012, Vueling en 2013, Hop! le low cost d’Air France, Flybe en septembre 2016 puis l’Irlandais Ryanair en novembre 2016 et Volotea cette année, la liste s’allonge et la compétition grandit. Sur les destinations de Lisbonne et de Porto, par exemple, Luxair est en concurrence avec Ryanair EasyJet et la compagnie nationale portugaise TAP.
Des fréquences bientôt augmentées
Il ne faut pas se voiler la face. La concurrence vient aussi de l’intérieur. Et surtout d’un ex-actionnaire. La compagnie allemande Lufthansa qui s’est retirée du capital de Luxair en 2015 remplacée par Delfin SARL en décembre de la même année, opère aussi sur la destination de Munich. Cette compétition entre les deux compagnies (qui ont chacune d’entre elles augmenté leur fréquence) a fait baisser les prix pour le client. En fin de compte, cela a coûté beaucoup d’argent à Luxair. Bien que cette «route» ne soit pas rentable, elle reste stratégique. L’arrêt de la ligne Luxembourg-Francfort opérée aujourd’hui par Lufthansa a fait perdre 100 000 passagers sur un an. Selon nos informations, les 100 000 passagers «perdus» ont été «récupérés» sur d’autres destinations. Par ailleurs, l’accident d’avion en 2015 à l’aéroport de Sarrebruck a eu des répercussions sur les chiffres de l’an passé. Interrogé sur la concurrence avec les low cost, Adrien Ney a répondu qu’il y a «certaines lignes importantes pour nous. On va augmenter les fréquences». Le PDG n’a pas voulu en dire davantage. L’annonce sera faite «en août-septembre». «C’est un combat rude et à long terme», a-t-il ajouté.
L’année 2016 a été difficile. Apparemment, 2017 le sera aussi. Et cela à cause du Brexit et de la compétition grandissante à l’aéroport de Luxembourg avec les opérateurs à bas prix qui ont commandé 650 nouveaux oiseaux de fer. Malgré cette «lutte» grandissante entre les acteurs du ciel, une augmentation de 5 % des passagers a été enregistrée entre janvier et mai 2017, par rapport à la même période en 2016. Pour l’ensemble de l’année, une hausse de 7 % des passagers est attendue.
Évidemment, le tableau n’est pas aussi sombre pour le groupe d’aviation. Chez le tour opérateur LuxairTour, le nombre de passagers a grimpé de 2 % en 2016, culminant à 619 836 personnes. Les ventes directes ont elle aussi fait un bon de 29 %, passant de 73 344 en 2015 à 94 445 en 2016. Cependant, le résultat d’exploitation n’a crû que de 2,2 millions d’euros contre 3,9 millions d’euros en 2015. Cette très légère baisse est due en partie à la hausse des prix sur des destinations européennes populaires. Quant à LuxairCargo, la branche a vu son volume de fret aérien traité monter de 8 % en 2016. Les mouvements d’avions ont progressé de 10 % (5 840 en 2016).
Aude Forestier