Le traditionnel Welcome Day était organisé ce jeudi sur le campus de Belval à Esch-sur-Alzette. Les nouveaux arrivants avaient deux mots en bouche : accueil et inclusivité.
Sur le parvis de la Maison du savoir, l’ambiance est plutôt à l’amusement. Couchés de tout leur long sur un lit, certains se font en prendre en photo pour immortaliser leur toute nouvelle vie étudiante. À côté, une queue semble ne jamais s’arrêter pour faire tourner une roue avec des colis non identifiés à la clé. «Je ne sais pas pourquoi on attend, mais c’est forcément sympa», entend-on en longeant la file.
Cette édition 2024 du Welcome Day a fait venir 1 500 étudiants inscrits à l’événement. Si cela semble déjà beaucoup, ce n’est rien par rapport aux universités étrangères bien plus massives. C’est d’ailleurs une volonté de l’université de garder un nombre restreint d’étudiants afin de perpétuer l’esprit de cohésion. À partir de lundi, ils devraient être, comme en 2023, autour de 6 300. La part d’étudiants étrangers reste à 60 %.
Parmi les nombreux stands ouverts, les yeux et les papilles se tournent vers le food truck. Louis, 19 ans, attend son tour. Installé au Grand-Duché depuis seulement mardi, il note déjà des changements avec la France. «Je suis ici en Erasmus via l’école d’ingénieurs Polytech Lille. Ici, le cadre me paraît déjà plus sain, plus vert que dans le Nord. Le côté associatif rend les gens plus sympathiques, on a un sentiment d’unité.»
Sur place pour six mois, il décide de tenter sa chance dans le nouveau programme du département informatique : le master en cybersécurité et cyberdéfense. «Parmi mes trois vœux, le Luxembourg était le plus pratique, car les cours sont en anglais. Les autres options étaient en espagnol», nous dit-il. «Comme mon souhait est de travailler dans la cryptographie et la sécurité des données, je vais pouvoir viser une dimension plus internationale», détaille le Lillois.
D’autres viennent d’horizons plus lointains. Pour Al, la vingtaine, le Luxembourg va remplacer son Japon natal le temps des études, «plus précisément, pour un bachelor en cultures européennes». «J’adorerais travailler plus tard dans un métier qui me permette de partager la culture japonaise en Europe. Ici, je sens que je suis dans la bonne voie, tout le monde parle une langue différente et pourtant on se comprend.» Rassuré d’avoir trouvé un petit logement étudiant dans son budget, il n’attend plus que le début de ses cours.
Près du stand du bachelor en droit, Zeina, en droit civique, et Ibrah, en informatique, échangent sur leur façon de se loger. «On a la chance d’encore habiter chez nos parents au Luxembourg. Des étudiants dépensent parfois des sommes conséquentes pour des logements insalubres», note Zeina. «Certes, on doit faire un peu de route, mais le réseau de transport gratuit nous arrange vraiment», complète son ami. Auparavant en Angleterre, ils se sont vite habitués au cadre luxembourgeois.
Se sentir comme chez soi
«Qu’est-ce qui vous marque le plus ici?» À cette question, le réponse est unanime : l’inclusion. Dans tous les sens du terme. Pour Simmi, qui entame son bachelor en comptabilité et fiscalité, c’est d’abord une inclusion culturelle : «Ici, on vit des expériences assez uniques. Lorsque j’avais besoin d’aide, j’ai très vite trouvé des gens aimables pour me renseigner. Tout le monde est sur un même pied d’égalité.» Après avoir quitté l’Inde pour le Luxembourg il y a deux ans, elle s’étonne toujours «de se sentir comme si (elle) étai(t) à la maison».
À ses côtés, Fatima l’écoute attentivement. Les deux femmes se sont rencontrées le matin même et grignotent déjà ensemble. Âgée de 24 ans et d’origine marocaine, elle a d’abord obtenu un master en architecture à Budapest. «Maintenant je vise un deuxième master, cette fois en géographie, ça m’apportera toutes les connaissances nécessaires pour ouvrir mon cabinet d’architecte. En Belgique, en France, en fait, je verrai ce que la vie me propose.» Forte de son recul, elle fait part à ses nouvelles camarades de son expérience de deux ans en Hongrie. «Autant ici tout est adapté, a minima, en anglais, à Budapest, beaucoup moins. L’essentiel l’était, mais toutes les activités déviant un peu du programme étaient uniquement en hongrois.»
Il ne faut pas négliger le nombre d’étudiants qui, comme Fatima, poursuivent leurs études ou sont en recherche d’expertise supplémentaire. À l’instar de Ting Ting Leu, 30 ans, qui connaît déjà bien le pays. «J’y travaille depuis six ans et comme Simmi, je m’oriente vers la comptabilité pour travailler dans des banques européennes publiques ou privées, peu importe.»
Tandis que certains passent leur après-midi à récupérer leur carte d’étudiant ou à déballer leurs cartons, d’autres continuent de nouer des liens pour passer la meilleure rentrée possible lundi.
Du neuf dans l’offre d’études
L’université du Luxembourg élargit et affine son offre académique avec l’arrivée de six nouveaux programmes pour la rentrée académique qui aura lieu lundi.
Outre le bachelor en sciences infirmières – infirmier responsable de soins généraux, le master en histoire numérique et publique, et le master en cybersécurité et cyberdéfense, trois nouveaux masters en sciences de l’éducation s’ouvrent aux professionnels de l’enseignement au Luxembourg souhaitant se spécialiser. L’un portera sur le développement de l’enseignement, l’autre, sur l’éducation inclusive et l’accessibilité pédagogique, le troisième, sur la gestion et le développement des écoles.
2003 : l’année de la fondation de l’Uni.
6 300 : le nombre d’étudiants.
14 000 : le nombre d’étudiants à ce jour diplômés (dont plus de 1 500 doctorats).
50 : en pourcentage, la part de diplômés qui restent au Luxembourg pour leur premier emploi.
1 500 : le nombre de membres du personnel académique (dont 300 professeurs).
2 400 : le nombre de membres du personnel. L’Uni fait partie des plus grands employeurs du Luxembourg.
78 : l’Uni propose 18 bachelors, 46 masters, 14 formations qualifiantes. Elle propose 40 formations bilingues et utilise 4 langues d’enseignement.
135 : l’Uni bénéficie de 135 bourses de recherche de l’UE.