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Lullange : un labyrinthe de maïs pas comme les autres


Le labyrinthe de maïs de Lullange a ouvert ses portes hier. (Photos Julien Garroy)

Le Park Sënnesräich à Lullange met en place pour la troisième année consécutive un labyrinthe de maïs sur le thème de l’ouïe. Il a ouvert ses portes le mardi 20 août.

Et si pour changer des randonnées ou des sorties à la piscine, vous alliez vous perdre au milieu d’un champ de maïs? C’est possible au Park Sënnesräich à Lullange. Bien que les labyrinthes de maïs aient poussé aux quatre coins du Luxembourg ces deux dernières années, celui-là est le premier à avoir vu le jour. «Nos visiteurs aiment passer du temps dehors, alors nous voulions créer une offre pendant la période estivale», se remémore Elisabeth Fretz, responsable du Park Sënnesräich. La journée d’hier marquait le coup d’envoi de la troisième édition.

Perdu dans la campagne au nord du pays, le labyrinthe de maïs de Lullange s’étend sur une surface de 15 000 mètres carrés. Sa forme est moins large que les années précédentes, il a donc demandé des plans un peu différents. «On commence par voir les contraintes du champ, puis on développe le plan. Ensuite, l’entreprise Agriloc intègre le plan dans son système GPS pour planter le maïs directement en forme de labyrinthe», explique la responsable. En tout, près de deux kilomètres de chemins et 46 possibilités d’égarement attendent les visiteurs téméraires cette année.

Lors de notre visite, nous avons été guidés dans le labyrinthe par Joy et Tamara. Elles travaillent toutes deux sur le projet. Et alors qu’il faut en moyenne une heure pour réussir à sortir du labyrinthe, notre tour n’a duré qu’une demi-heure. Pauses explicatives incluses. «Elles ont beaucoup travaillé dans le labyrinthe pour tout installer, elles se repèrent mieux», rit Elisabeth Fretz. Preuve en est, le plan n’était pas entièrement nécessaire pour elles pour avancer. «J’ai beau avoir dessiné le plan, c’est quand même difficile pour moi!» Il faut dire que les allées se ressemblent toutes. Et les intersections sont nombreuses… De quoi vite perdre le fil du chemin !

Le parcours fait près de deux kilomètres et comprend 46 possibilités d’égarement.

Prendre de la hauteur

«Ce qui est spécial dans notre labyrinthe de maïs, c’est qu’il y a des stations interactives», souligne la responsable. Sur le parcours, six stations ponctuent la visite. Elles sont toutes conçues avec des meubles récupérés et recyclés. «Le labyrinthe de maïs étant exploité par le Park Sënnesräich, qui contient un musée interactif dédié au thème des sciences humaines, les stations le sont également.» Pendant la première édition, elles tournaient autour des cinq sens humains. L’an passé, c’était le sens de la vue. Et cette fois-ci, c’est l’ouïe qui est mise en avant.

La première station est théorique, elle montre les différentes parties de l’oreille, intérieures comme extérieures, et explique comment elles fonctionnent. Les autres stations, en revanche, appellent les enfants – et les adultes – à jouer. «Je pense qu’avoir des stations comme ça de temps en temps, c’est bien pour les enfants. Sinon ils seraient peut-être un peu démotivés à l’idée de continuer à chercher tout le temps», suppose Elisabeth Fertz.

Six stations interactives complètent le parcours et invitent les visiteurs à jouer.

L’une d’elles tourne autour des instruments de musique, elle montre que la musique peut être créée à partir d’objets du quotidien. Une autre invite à deviner jusqu’à quelle fréquence sonore différents animaux entendent. Les visiteurs peuvent aussi jouer avec l’écoute, s’initier à la langue des signes et deviner différents sons au travers des trois autres zones.

Et pour clore en beauté la visite, une tour panoramique de quatre mètres de haut se dresse dans la dernière allée. C’est la première fois qu’elle est mise en place. «Les deux années précédentes, des clients nous disaient que ce serait chouette de pouvoir, après avoir fait le tour, le voir d’en haut.» C’est donc maintenant chose faite. Et vu du dessus, nous avons pu nous rendre compte du long chemin parcouru. De quoi se féliciter avec un peu de popcorn !

Informations pratiques

Quand ? Jusqu’au 13 octobre, de 10 h à 17 h.

Où ? Park Sënnesräich, 30 Duarrefstrooss, L-9762 Lullange Wincrange.

Combien ? Gratuit pour les moins de 3 ans, 6 euros pour les enfants de 4 à 12 ans, 8,5 euros à partir de 13 ans. Tarifs préférentiels pour les groupes. Les tickets peuvent être achetés sur place ou en ligne.

Accès ? Places de stationnement gratuites devant le bâtiment du Park Sënnesräich, puis marche de 300 mètres jusqu’au labyrinthe.

Toutes les informations sur le site du Park Sënnesräich

«Donner un travail valorisant à nos collègues en situation de handicap»

Le Park Sënnesräich emploie quinze personnes en situation de handicap, dont Willy et Mateus.

Les stations interactives ne sont pas la seule spécificité du labyrinthe de maïs de Lullange. Ce qui le rend également unique, c’est le fait que le Park Sënnesräich emploie des personnes en situation de handicap mental. Cela s’inscrit dans le cadre du Lëlljer Gaart, une société coopérative qui comprend sept ateliers protégés et propose des emplois rémunérés. «Tout ce qu’on fait ici, c’est aussi pour donner un travail valorisant à nos collègues en situation de handicap», souligne Elisabeth Fretz. Ils sont aujourd’hui quinze à faire partie de l’équipe.

Ces employés sont en charge de toutes les tâches concernant le labyrinthe. Ils accueillent les clients à la caisse, gardent les différentes stations interactives, prennent les visiteurs en photo s’ils le souhaitent et répondent aux questions des clients. Ils font aussi régulièrement le tour pour contrôler si les chemins sont toujours en ordre, s’il n’y a pas de déchets par terre. «Et même avant l’exploitation du labyrinthe, ce sont eux qui, avec leurs encadrants, bâtissent toutes les stations interactives. Les encadrants conceptualisent les stations et puis ce sont eux qui travaillent le bois, les peignent et les montent.»Le reste de l’année, ils sont toujours bien occupés. Ils peuvent faire la garde dans le musée, organiser des visites guidées, animer des ateliers pour enfants et tenir la caisse. «On a aussi un « Air Tramp », une sorte de trampoline géant. Ils ont fait une formation pour pouvoir accueillir des enfants sur le trampoline», complète la responsable.

Des employés multitâches

Au détour de notre visite, nous avons croisé Willy. Posté à la première station, le jeune homme attend la visite de clients. Son rôle de la matinée est de garder la station expliquant la structure de l’oreille. «Avant ça, j’ai fait d’autres tâches, j’ai notamment peint des bouteilles pour l’une de nos installations», détaille-t-il. Il a aussi aidé à tout installer… Et surtout à tout porter. «Il a beaucoup de force», sourit Elisabeth Fretz. Pour lui, travailler au labyrinthe est une belle expérience. Il aime «tout faire».

Plus loin, nous avons rencontré Mateus. Grand sourire accroché aux lèvres et très enthousiaste à l’idée d’accueillir des personnes sur son poste de travail, il dépeint bien son rôle au sein de l’équipe, «c’est notre petit animateur», rigole la responsable. «J’ai fait un peu de tout, mais c’est vrai qu’animer les collègues, c’est important», complète Mateus. C’est une qualité spontanée chez lui, il trouve toujours les bons mots pour motiver les troupes.

«Si je suis bien, j’aime tout faire. Mais si je suis un peu moins bien, je préfère dessiner.» Travailler au labyrinthe et pratiquer différentes tâches correspond parfaitement à ses besoins. «Ce projet est idéal pour lui parce qu’il a besoin de beaucoup se déplacer, de ne pas rester tout le temps au même endroit», termine Elisabeth Fretz.

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