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L’ULC dénonce la politique «anticonsommateurs» du gouvernement


Nico Hoffmann presse le gouvernement de prendre des mesures fiscales fortes en attendant la réforme annoncée.

Dans la cadre des négociations tripartites en cours, l’ULC juge «insuffisantes» les mesures proposées par le gouvernement contre l’inflation, pointant une politique «anticonsommateurs» qui ne tient pas compte de leurs besoins réels.

Alors qu’un accord est attendu, dès la prochaine réunion du comité tripartite ce jeudi 31 mars, entre le gouvernement et les partenaires sociaux, même si le camp syndical compte encore mener de sérieuses discussions, l’Union des consommateurs estime que les mesures envisagées ne sont pas à la hauteur : «C’est loin d’être suffisant pour garantir le pouvoir d’achat des ménages luxembourgeois», déplore ainsi Nico Hoffmann, le président de l’ULC. «On ne demande pas de l’augmenter, mais simplement de le maintenir !»

Pour l’organisation de défense des consommateurs, le fait que l’indexation des salaires, pensions et prestations sociales ne soit pas remise en cause est une bonne chose, cependant de nombreuses interrogations persistent, selon elle, quant à la façon de compenser la perte de pouvoir d’achat générée par le report à 2023 de la tranche prévue au mois d’août 2022.

L’ULC ne comprend pas non plus en quoi la baisse de 7,5 centimes par litre de carburant va pouvoir être utile aux ménages alors que le gouvernement ne l’envisage que pour une période de quatre mois : «Pourquoi limiter cette réduction de prix à fin juillet ? Pourquoi ne pas l’instaurer jusqu’à la fin de l’année? Cette subvention est dérisoire, d’autant que les prix à la pompe se sont envolés pas moins de deux fois en l’espace de trois jours, pendant les négociations», rappelle le président, prédisant un effet qui sera «quasi imperceptible» pour les usagers.

Une façon pour les autorités de «donner d’une main et de reprendre de l’autre», juge l’organisation, qui ne mâche pas ses mots à l’encontre de la coalition : «Cette politique anticonsommateurs relève davantage de l’idéologie que d’une réelle préoccupation des besoins des gens.»

Des mesures fiscales en attendant la réforme

Si l’ULC reconnaît toutefois que l’idée d’un crédit d’impôt pour les ménages les plus modestes va dans le bon sens, elle reste prudente et dit attendre les détails de cette mesure sur lesquels sont en train de plancher différents groupes de travail.

Mais ce sont des décisions beaucoup plus fortes qu’attend l’ULC pour contrer efficacement l’inflation qui s’affole couplée à la hausse vertigineuse des prix de l’énergie ces derniers mois : elle préconise pêle-mêle l’augmentation du montant déductible des impôts, le plafonnement de tous les prix de l’énergie, la réduction des accises et de la TVA, ainsi que la suspension de la taxe CO2, défendue également par l’OGBL et l’ACL dès cet hiver.

Une demande restée lettre morte tandis que la prochaine hausse de cinq euros supplémentaire par tonne est programmée pour janvier 2023. Une situation «inacceptable» pour l’Union des consommateurs qui accusait déjà l’exécutif «d’observer sans rien faire» et de n’avoir «aucun plan» face à ces augmentations à la pompe au début du mois de mars.

En complément, l’ULC plaide encore pour d’autres mesures d’ordre fiscal comme l’adaptation du barème par rapport à l’inflation et, bien sûr, l’accélération de la réforme fiscale annoncée dans l’accord de coalition et repoussée à 2023 pour cause de pandémie.