Le ministre des Finances a fait le point dans le dossier des tarifs bancaires qui pénalisent les personnes âgées. L’Union luxembourgeoise des consommateurs reste sur sa faim.
Mardi, le ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP), est revenu sur le problème soulevé par l’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC) qui depuis de longs mois proteste contre la politique tarifaire des banques, notamment à l’égard des clients les plus âgés.
L’ULC se bat, entre autres, pour que les banques du pays arrêtent d’imposer des frais, allant parfois jusqu’à 5 euros, aux personnes souvent âgées qui préfèrent se rendre au guichet pour y faire des opérations bancaires au lieu d’utiliser, comme les plus jeunes, les outils digitaux des banques.
L’ULC avait d’ailleurs réussi à récolter environ 10 000 signatures de clients mécontents de cette politique tarifaire.
Après s’être entretenu sur le sujet avec les dirigeants des principales banques de détail au Luxembourg, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a souligné que «les établissements bancaires de la place font preuve de compréhension envers la clientèle plus vulnérable et sont conscients de leurs responsabilités sociales».
Il ajoute : «La diversité des mesures d’ores et déjà prises par les différentes banques illustre que la concurrence joue pleinement entre les acteurs du marché. Pour autant, je les encourage vivement à mettre en avant ces offres de manière plus transparente et proactive, et de réfléchir à des pistes complémentaires pour servir au mieux leurs clients les plus vulnérables.»
Le ministre reste trop vague
Le ministre a ainsi rappelé que plusieurs banques offraient des conditions tarifaires particulières, parfois même la gratuité, aux clients les clients plus âgés ou nécessitant une assistance spécifique.
Une position honorable, mais bien en deçà des revendications de l’ULC. «On ne peut pas être content avec le point de vue du ministre qui reste bien trop vague sur le sujet. Il y a toujours des frais pour les personnes vulnérables et on n’a vu aucun compromis de la part des banques», souligne Nico Hoffmann, le président de l’ULC.
Autre inquiétude de l’Union luxembourgeoise des consommateurs, la fermeture de plusieurs agences bancaires dans le pays, compliquant l’accès aux agences dans certaines communes. Sur ce point, le ministre des Finances a souligné la création d’une «agence mobile» afin d’offrir un service bancaire complet dans des régions à plus faible densité.
«Effectivement la BCEE a lancé cette idée, mais nous avons pour le moment très peu de retours dessus, car l’initiative est très récente», explique Nico Hoffmann.
Enfin, le ministre a expliqué qu’il soumettrait, vendredi, au Conseil de gouvernement un projet de règlement grand-ducal afin de créer une liste normalisée nationale des services les plus représentatifs rattachés à un compte de paiement. Elle servirait de base à la création d’un comparateur de prix en ligne, géré par la CSSF.
«Là aussi, ce n’est pas assez, car nous souhaitons, en plus d’un comparateur, un simulateur permettant aux clients, suivant leur cas, de constater les différences entre les banques», a souligné le président de l’ULC.
Nico Hoffmann a d’ailleurs souligné que «l’Union luxembourgeoise des consommateurs allait prendre le temps de bien étudier le communiqué du ministre et va très prochainement prendre une position officielle.
Mais il est clair que l’on ne peut pas être satisfait pour le moment, car il n’y a pas beaucoup de concret dans cette communication.» Une chose est certaine, le dossier est loin d’être clôturé.
Jeremy Zabatta