Toni Luisi, buteur de la Jeunesse d’Esch, se confie au Quotidien avant le match au sommet de la BGL Ligue, mercredi soir à Dudelange. En l’espace de deux mois, celui qui fut international luxembourgeois de 2013 à 2015 a marqué plus que durant les trois dernières saisons cumulées. Une petite renaissance !
Avec votre triplé samedi sur la pelouse de Käerjeng, vous en êtes désormais à 9 buts inscrits sur les 7 derniers matches que vous avez disputés avec la Jeunesse. Vous marchez sur l’eau en ce moment…
Toni Luisi : Un peu, oui. C’est à l’image de toute notre équipe. On se sent vraiment bien tous ensemble et cela se voit sur la pelouse. De mon côté, vu que je regoûte au terrain, je marque à nouveau.
Votre renouveau, vous l’expliquez donc juste par la grosse augmentation de votre temps de jeu?
C’est difficile de marquer quand tu es dans la tribune ou sur le banc, comme c’était le cas pour moi. Avec la confiance d’un entraîneur, d’un groupe, par contre… Et je veux rendre quelque chose à tous ces gens pour ça en les aidant au maximum. Pour le moment, c’est en marquant des buts. Mais si plus tard dans la saison, cela se fait de manière différente, ce sera aussi bien.
Quel changement tout de même. En quelques jours, vous êtes passé du statut d’attaquant n’ayant plus marqué pendant plus de deux ans et demi en BGL Ligue (du 21 février 2016 au 26 août dernier) à celui de danger n° 1…
Pourtant, vous savez, j’ai toujours bossé aux entraînements. Et même en en faisant un peu plus individuellement sur le côté. Et j’ai envie de dire que tout le travail effectué finit toujours par payer à la fin. J’étais dans une mauvaise phase et j’espère que celle-ci est désormais totalement derrière moi. En débarquant à la Jeunesse, je venais chercher du temps de jeu. J’en ai reçu et je ne peux être que content de ce qui passe en ce moment.
Et cela se passe encore mieux que vous pouviez l’espérer?
J’avoue que je ne pensais pas qu’on serait leaders. Comme je n’imaginais pas que je marquerais autant. Mais on a beaucoup bossé pour arriver à cette place de leader. Ce n’est que grâce au travail que nous en sommes là.
Je ne suis pas le genre de joueur qui cherche chez les autres les raisons de ce qui ne va pas
Vous en avez voulu à ceux qui ont été vos entraîneurs à Differdange et à Dudelange de ne pas vous avoir fait plus confiance?
Non. Je ne suis pas le genre de joueur qui cherche chez les autres les raisons de ce qui ne va pas. Après, c’est vrai que je pensais plus jouer à Differdange. Et ce temps de jeu limité a été une des raisons de mon départ. Tandis qu’au F91, l’an passé, j’ai trouvé des joueurs du même niveau que le mien ou même supérieurs. J’ai plus facilement accepté la chose, même si j’aurais quand même évidemment souhaité obtenir plus de minutes. Mais je ne considère pas la saison dernière comme une année perdue. J’ai pas mal gagné en expérience au stade Jos-Nosbaum.
Après votre première défaite de la saison, à Pétange, le succès 0-5 à Käerjeng en Coupe samedi était la réponse qu’il fallait pour la Jeunesse?
Oui, c’est ça. On était forcément très déçus après avoir perdu face au Titus. On restait quand même sur huit matches sans défaite. Pour le moral, c’est bon de pouvoir repartir directement. Surtout avant de se déplacer mercredi à Dudelange. Si on avait été éliminé en Coupe, cela aurait donné deux résultats négatifs consécutifs. Cela aurait pu être compliqué à digérer.
On a beaucoup parlé de titre de champion autour de la Jeunesse…
Quand on regarde votre calendrier, ce déplacement chez le champion, c’est le premier vrai test de la Jeunesse depuis le derby d’ouverture en BGL Ligue face au Fola, non?
Oui. On a beaucoup parlé de titre de champion autour de la Jeunesse ces derniers temps vu notre bon début de campagne. Mais si on veut l’être, on se doit aussi de battre le F91. Sur le papier, tout le monde sait qu’ils sont les plus forts. Mais on va se rendre là-bas pour réussir un résultat, avec comme optique première de prendre les trois points. Pas pour se cacher. Et dans un bon jour, l’emporter là-bas est possible.
Vous avez forcément dû jeter un œil attentif sur les prestations, notamment en Europa League, de ce club à qui vous appartenez toujours et qui vous prête à Esch…
Oui. Tout le monde aimerait faire partie d’une telle équipe. C’est magnifique ce qu’ils ont réussi. Mais je ne pense pas ou plus au fait que je pourrais être dans ce cadre-là. Pour ma carrière, c’était mieux d’être prêté cette saison, histoire de pouvoir goûter davantage aux pelouses de BGL Ligue. Mais cela ne m’a pas empêché de garder le contact avec pas mal de gars comme Dominik Stolz, Danel Sinani ou Clayton à qui j’ai d’ailleurs souhaité bonne chance avant leurs rendez-vous européens.
On le sait, pas mal de joueurs de la Jeunesse sont prêtés ou sont passés par le F91 (Er Rafik, N’Diaye, Pedro, Natami, Pedro, Klica…). Cela joue avant le match au sommet de mercredi?
Nous, on le sait. C’est certain. Et en dehors du terrain, cela joue un rôle. Mais sur la pelouse, pendant les 90 minutes, cela ne compte pas. On n’y pense plus. Et puis, il existe une grosse envie de montrer aux deux clubs en présence qu’on vaut plus, qu’on aurait notre place sur le terrain dans les rangs dudelangeois. Bref, tous les joueurs que vous avez cités vont vouloir se montrer. D’autant plus que cette partie va peut-être indiquer un peu le sens que prendra la suite du championnat.
Cette rencontre était programmée initialement le premier week-end de septembre. Au final, ne pas l’avoir jouée a peut-être permis à votre équipe de réussir cette belle série de huit matches sans défaite, non?
C’est une question de point de vue. Moi, je me dis plutôt que le Dudelange de l’époque venait d’être battu par Mondorf après avoir déjà cédé face à Differdange. Il accumulait les rencontres et avait une certaine pression. C’était donc peut-être bien le moment pour les battre.
Entretien avec Julien Carette