À J-5 du Relais pour la vie, la directrice de la Fondation Cancer, Lucienne Thommes, fait le point sur les différents aspects de cette maladie.
Prévention du tabagisme, prise en charge des patients, télépathologie ou encore cannabis thérapeutique : coup de projecteur sur le cancer, une maladie qui tue 8,2 millions de personnes chaque année à travers le monde, dont plus de 1100 au Luxembourg.
La 12e édition du Relais pour la vie se tiendra samedi et dimanche à la Coque. Quelle est finalement la raison d’être de cet évènement?
Lucienne Thommes : Il s’agit d’un très bel évènement de solidarité pour les patients atteints d’un cancer. Je trouve qu’il est essentiel pour la société en tant que telle de soutenir aussi bien les patients que les aidants, dans le cadre du « Survivor & Caregiver Tour ». Dans ce contexte, j’estime qu’il est important de consacrer 24 heures de sa vie pour cette cause.
L’évènement fera-t-il à nouveau le plein ce week-end?
Oui. Au total, pour cette 12e édition, 375 équipes sont inscrites, tandis que ce sont bien quelque 10 500 participants qui seront du Relais pour la vie. Il faut savoir que nous avons une nouvelle fois dû refuser des équipes. Cela étant, la version luxembourgeoise du Relais pour la vie est une des seules au monde qui se déroulent en salle, contrairement aux autres pays.
Est-ce important que des personnalités publiques prennent part à l’évènement?
L’important est qu’elles viennent en tant qu’êtres humains et pas nécessairement en leur qualité de personnalité publique. Ceci dit, ce sont bien elles aussi qui font bouger les choses. Leur sensibilisation et leur présence sont donc très importantes.
Abordons à présent la question du tabagisme au Luxembourg : les résultats d’un sondage que vous avez commandé au TNS-Ilres, et qui ont été publiés en février dernier, indiquent que 20 % de la population fume. Quelle a été votre réaction en l’apprenant?
Nous avons été déçus. On pensait que la loi interdisant la consommation de tabac dans les bistrots ou les boîtes de nuit, par exemple, aurait un impact, auprès des jeunes notamment. Cela n’a manifestement pas été le cas, puisque le plus inquiétant est la proportion de fumeurs dans la tranche d’âge des 18-24 ans, avec une augmentation de trois points de pourcentage sur 2015.
Que vous inspirent ces chiffres?
Qu’il reste beaucoup à faire en matière de lutte contre le tabagisme, c’est clair et net!
Que faire, dès lors, pour espérer diminuer le tabagisme?
Il ne suffit pas de prendre une seule mesure qui réglerait la question. Il y a un ensemble de mesures à prendre. Déjà, nous attendons depuis plus d’un an la transposition en droit national de la directive européenne sur les produits du tabac. Celle-ci est en place dans la majorité des pays, depuis le mois de mai 2016.
Au Luxembourg, on est à la traîne, et avec de la chance, les députés l’auront transposée pour les mois de juin ou juillet prochains. Concrètement, elle ouvre la voie, à côté des avertissements sanitaires, aux photos-chocs sur les paquets de cigarette, qui indiqueront également obligatoirement le numéro de téléphone d’une ligne destinée à arrêter de fumer. De plus, cette directive prévoit l’interdiction de la vente de cigarettes aux moins de 18 ans, l’interdiction de fumer sur les aires de jeux, dans les voitures si des enfants de moins de 12 ans se trouvent dans le véhicule… On tarde à mettre en place toutes ces mesures.
Entretien réalisé par Claude Damiani
Retrouvez l’intégralité de cette interview dans Le Quotidien papier de ce lundi