Accueil | A la Une | [BGL Ligue] Lucas Correia : «On n’était pas beaux à voir jouer»

[BGL Ligue] Lucas Correia : «On n’était pas beaux à voir jouer»


(Photo : gerry schmit/tageblatt)

Lucas Correia, placardisé presque toute la saison passée, surfe sur un mois de mai réussi dans un Swift ravagé. Et s’il était homme de base de la reconquête ?

Lucas Correia n’a pas existé pendant neuf mois, aux yeux de son staff, la saison passée. Il a joué 240 des 311 minutes qu’on lui a consenties durant le mois de mai, avec trois titularisations, quand il s’était contenté, entre début août et fin avril de… neuf entrées en jeu, dont la plus longue avait été de 22 minutes.

En foot, dans un club normal, on appellerait ça être tricard. Dans un groupe à 40 joueurs dont plus de 80 % de professionnels, on appelle plutôt ça l’implacable logique du vestiaire. Alors retrouver le petit prodige de 22 ans formé au Fola sur le terrain au coup d’envoi, dimanche, lui a redonné foi en l’avenir.

Le Swift, immense déception de la saison passée, a pris la tête de la BGL Ligue après une journée, alors que votre coach, Emmanuel Da Costa, vous décrivait comme « pas prêts à gagner des matches« . Pas mal, non?

Lucas Correia : Le coach avait fait une analyse réaliste. On avait affronté de très, très bons adversaires en préparation. Des équipes de 2e Bundesliga, Charleroi, Genk, Sarrebruck… Que des gros calibres. On a pris beaucoup de buts. On n’en a pas mis beaucoup.

Ce n’était pas alarmant, mais inquiétant quand même. Pourtant, je crois que cette préparation nous a fait énormément de bien : contre Pétange (NDLR : 4-0), on a produit du bon football. Et à Hostert, l’idée, ce sera de faire au moins aussi bien.

Le beau jeu, ça doit vous changer par rapport à la saison passée.

Alors moi qui étais en tribunes très souvent, j’avoue qu’on a une vision différente depuis là-haut. Et non, effectivement, on n’était pas beaux à voir jouer. Même si souvent, on gagnait à l’expérience. Mais là, le premier match est encourageant au niveau du jeu.

On ne perd pas son temps avec un gamin de 22 ans

On a surtout retrouvé un Lucas Correia titulaire…

Et je n’ai pas à me plaindre. Vu mon temps de jeu, la dernière saison avait été très frustrante. Alors que pourtant, bien souvent, j’aurais mérité de jouer. Et je l’ai prouvé en fin de saison. Mais il y avait tout simplement trop de monde dans ce groupe, des raisons internes, des raisons externes… Et dans un groupe avec autant de joueurs d’expérience, on ne perd pas son temps avec un gamin de 22 ans pour lui expliquer pourquoi il ne joue pas.

On le perd plutôt avec des titulaires, même s’ils sont expérimentés, afin de les mettre dans les meilleures conditions et c’est normal. Mais j’ai compris Roland Vrabec, hein! Les trois dernières semaines, quand j’ai joué, on a plus parlé, lui et moi, que tous les mois avant, quand il est arrivé. Mais attention, si j’ai compris, cela ne veut pas dire que j’étais OK avec ça!

Le nouveau coach a remis sur la pelouse, dimanche dernier, une foule de garçons oubliés des compos de la saison passée : Belameiri, Prempeh, Simon, Ekofo… Cela veut-il dire que, contre toute attente, le Swift de la reconquête sera une équipe de revanchards?

La saison passée, il y avait un groupe d’une telle qualité…! Cette saison, on peut quand même déjà dire que la concurrence est moins élevée. Un petit peu moins. Mais les noms que vous avez cités, ce sont ceux de joueurs exceptionnels qui n’ont juste pas toujours eu la chance qu’ils auraient dû avoir. Leur place, ils la méritaient! Cette année, ils risquent de l’avoir et ils vont prouver des choses.

Cela veut-il dire qu’Emmanuel Da Costa est un coach qui vous convient mieux?

S’il n’y avait qu’un mot pour le définir, c’est… fou. Passionné. Il vit pour le foot. Il est extrêmement exigeant et passe beaucoup de temps à parler avec les joueurs.

Par opposition avec Roland Vrabec, vous voulez dire?

Il n’est pas dans la même position. Il n’a pas le même groupe. Il n’arrive pas au même moment. Vrabec avait une marge d’erreur extrêmement réduite. Et son groupe avait plus d’ego avec lesquels il fallait composer. Aujourd’hui, il est plus réduit, plus jeune. Je ne sais pas si le coach a eu beaucoup son mot à dire dans le recrutement mais en tout cas, il fait ce qu’il veut et il y arrive.