Accueil | A la Une | Luc Frieden à l’ONU : «le Conseil de sécurité doit devenir plus représentatif»

Luc Frieden à l’ONU : «le Conseil de sécurité doit devenir plus représentatif»


«Les violations flagrantes du droit international humanitaire se multiplient», a déploré le Premier ministre, Luc Frieden, lundi, à la tribune des Nations unies. (Photo : nations unies)

Le Premier ministre, Luc Frieden, partage le besoin de revoir l’architecture des Nations unies. Il plaide pour redynamiser le Conseil de sécurité et renforcer le rôle de l’Assemblée générale.

Le chef du gouvernement luxembourgeois avait pris les devants lors du Sommet de l’avenir de l’ONU en lançant sur son compte X l’appel suivant : «Agissons avec urgence, ambition et solidarité pour assurer un avenir meilleur pour tous».

Ces mots résonnent dans un contexte géopolitique particulièrement lourd et tendu, comme est venu le souligner Luc Frieden lors de sa toute première intervention devant les Nations unies. «L’ordre international est en crise. Les violations flagrantes de la Charte (des Nations unies) et du droit international humanitaire se multiplient», déplore le Premier ministre. «Face à cette réalité, il n’y a pas de remède miracle, pas de solution unique. Il n’y a que l’engagement qui compte. L’engagement concret jour après jour», a-t-il poursuivi, avant de clamer qu’«il est évident que nous devons passer des mots à l’action, plus efficace, sur la réforme des Nations unies».

Le Luxembourg partage donc le besoin inscrit dans le Pacte sur l’avenir, adopté dimanche, de revoir le fonctionnement de l’ONU. «Le Conseil de sécurité doit devenir plus représentatif, plus redevable à l’ensemble des États membres», affirme encore Luc Frieden. Cet organe clé est aujourd’hui largement paralysé par le pouvoir de veto de la Russie ou des États-Unis, qui sont deux des cinq membres permanents aux côtés de la France, du Royaume-Uni et de la Chine.

Le Luxembourg de retour en 2031?

Le Premier ministre plaide pour une ouverture plus large du Conseil de sécurité, en donnant plus de poids aux pays élus, pour des mandats de deux ans, comme membres non permanents. «L’expérience montre que ces États peuvent faire la différence en apportant d’autres perspectives, en particulier lorsque les membres permanents sont divisés», développe-t-il. Le Luxembourg l’aurait d’ailleurs prouvé lors de sa toute première présence au Conseil de sécurité en 2013 et 2014. «Et nous espérons encore pouvoir le prouver si nous sommes élus au Conseil pour le mandat 2031-2032», ajoute Luc Frieden.

Cette année, le Grand-Duché va achever son mandat de deux ans au Conseil des droits de l’homme. La devise reste claire : «Le développement, la sécurité et les droits de l’homme doivent aller de pair. Le Luxembourg s’engage pour promouvoir les droits humains et le droit international». Le chef du gouvernement voit aussi le besoin de renforcer le rôle de l’Assemblée générale de l’ONU, «en particulier quand le Conseil de sécurité est bloqué par le veto».

Dans sa globalité, Luc Frieden salue l’adoption du Pacte sur l’avenir. Pour atteindre les nouveaux objectifs que se donnent les pays réunis sous le toit de l’ONU, le Premier ministre luxembourgeois a rappelé les mots prononcés par l’un de ses prédécesseurs, en l’occurrence Joseph Bech, qui était présent à la conférence fondatrice de l’Organisation des Nations unies, en 1945 à San Francisco : «Ce n’est pas la révision de telle ou telle disposition de la Charte, mais bien la révision de l’esprit dont nous l’animons qui nous sauvera».

Partant, Luc Frieden a tiré sa propre conclusion : «Plus que les mots sur lesquels nous avons trouvé un accord, c’est le sentiment de confiance mutuelle qui devra animer nos actions dans les années à venir».

L’architecture financière, un autre défi majeur

Le Pacte sur l’avenir s’engage à accélérer la réforme de l’architecture financière internationale pour permettre notamment à certains États qui en sont exclus d’avoir un accès facilité à des financements préférentiels des banques de développement, pour se préparer notamment aux impacts du réchauffement climatique.

Dans ce contexte, le Luxembourg maintient son engagement en matière de financement climatique qui s’ajoute à l’aide publique au développement, représentant toujours 1 % du Revenu national brut (RNB). «Nous continuons aussi de soutenir la mobilisation de financements privés grâce à l’expertise de notre Place financière et notamment de la Bourse de Luxembourg», a souligné le Premier ministre devant l’ONU.

Un commentaire

  1. Multipliez le nombre de membres du Conseil de Sécurité et vous le rendez encore plus inefficace qu’aujourd’hui.