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LSAP : «Le dialogue social doit être réanimé»


Taina Bofferding, Georges Engel (à g.) et Mars Di Bartolomeo ont employé des mots durs, hier, pour fustiger la politique du gouvernement conservateur-libéral.  (Photo : hervé montaigu)

Le Parti socialiste exhorte le gouvernement «à faire un énorme pas» envers les syndicats pour éviter la mort du dialogue tripartite. L’action du CSV et du DP est lourdement fustigée sur le fond et sur la forme.

Nous aurions agi différemment. On n’aurait pas détruit le dialogue social, on aurait tout fait pour le préserver», clame Georges Engel, député du LSAP et ancien ministre du Travail. «Pour pouvoir mener un véritable dialogue social, on a besoin d’empathie, de respect et de compréhension pour les autres positions. On ne peut pas l’apprendre, il faut posséder ces qualités. Le gouvernement ne les a pas», renchérit-il.

Les mots employés hier après-midi lors d’une conférence de presse sont très durs. Le gouvernement conservateur-libéral, emmené par le Premier ministre, Luc Frieden, n’aurait «encore rien fait pour le bien des gens et du pays», dénonce Taina Bofferding, la cheffe de file du LSAP à la Chambre. «Il existe ni un intérêt pour le dialogue social, ni la volonté d’améliorer la situation de la population active. Ils ont fini par diluer certaines mesures pour éviter de nouvelles manifestations et sauver leur peau d’ici aux prochaines élections», tranche-t-elle.

«Un échec sur toute la ligne», ajoute Mars Di Bartolomeo, en référence au «petit pansement» décidé pour sécuriser pour un maximum de cinq ans le système de pensions. «Ils ont voulu une réforme durable sur 15 ans et un large consensus. En fin de compte, ils ont voulu se débarrasser au plus vite de la patate chaude», constate l’ancien ministre, coauteur de la réforme de 2012. «Les retraites demeurent un dossier important et compliqué. Visiblement, le gouvernement n’était pas à même de relever ce défi», reprend le député.

Selon le LSAP, la «crise sociale» est d’ores et déjà une réalité. Il serait dès lors urgent de «réanimer le dialogue social». «Il doit être réparé, c’est pourquoi nous recommandons fortement au gouvernement de faire un énorme pas envers les syndicats», avance Taina Bofferding. Notamment, le ministre du Travail, Georges Mischo, est appelé à profiter des réunions bilatérales à venir pour «renouer la confiance». «Il doit prendre ses responsabilités et être vraiment à l’écoute des syndicats. Je ne veux pas dire qu’il s’agit de la dernière chance, mais si les pourparlers à venir se soldent par un nouvel échec, je ne sais pas comment il sera encore possible de trouver des accords entre partenaires sociaux», met en garde la présidente du groupe parlementaire du LSAP.

Des ministres sur la sellette?

Avec «davantage de patience», un accord sur les heures de travail dans le commerce (travail du dimanche inclus) et une réforme des pensions plus équitable auraient pourtant été possibles, estime le camp socialiste, en se référant aux propos de l’Union des syndicats OGBL-LCGB. «Le Premier ministre se cache derrière le fait que les positions entre syndicats et patronat étaient trop éloignées. C’est du n’importe quoi. Il est normal que les deux camps défendent différents intérêts. D’où le besoin de les réunir autour d’une table pour chercher des compromis. Or, le Premier ministre développe une tout autre attitude. Les décisions étaient prises dès le départ. Il n’a pas seulement manqué de respect, mais aussi développé un style autoritaire», appuie Taina Bofferding.

Elle répète que le «chaos» règne au sein de la coalition formée par le CSV et le DP. «Il n’y a pas de ligne claire. Les deux camps ne cessent de se tirer dans les pattes. D’ailleurs, je me pose la question de savoir si certains ministres ne vont pas se retrouver à la retraite plus vite que prévu», déclare Taina Bofferding. «Si des ministres ne cessent de cracher dans la soupe du chef du gouvernement, je saurais quoi faire», remarque Mars Di Bartolomeo. Les élus socialistes ont toutefois refusé de citer des noms de ministres qui se retrouveraient sur la sellette.

En attendant, le LSAP compte prendre de propres initiatives pour faire avancer les tractations en ce qui concerne le droit du travail. Toujours avec l’objectif d’éviter tout démantèlement social.

 

Quadripartite : le LSAP
espère des compromis

Les deux grands enjeux de la quadripartite du 13 octobre seront de rééquilibrer les comptes de l’assurance maladie – un déficit de 132,6 millions d’euros est annoncé pour 2025 – et éviter que l’Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD) né résilient la convention avec la CNS.

«On espère que le gouvernement aborde ce dossier avec une autre attitiude et se montera vraiment prêt à dégager des compromis avec les partenaires assis à la table», souligne Taina Bofferding.

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