Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Il était presque minuit mardi lorsque les urnes ont parlé. Le nouveau président du LSAP entame son mandat avec un large soutien de la part des délégués présents au congrès des socialistes.
L’attente a été longue et le résultat obtenu est assez solide. Franz Fayot a donc été élu mardi soir comme successeur de Claude Haagen à la tête du LSAP. Le parti se trouve à un tournant après plusieurs élections qui se sont soldées par des revers douloureux. L’objectif premier du nouveau chef de file est d’unir et d’assainir le camp socialiste.
Le député de 46 ans aura à ses côtés Tom Jungen, élu avec 95% des voix comme nouveau secrétaire général. Le cercle rapproché est complété par la ministre Paulette Lenert (élue avec 93% des voix) et le député-maire de Dudelange, Dan Biancalana (élu avec 88% des voix), tous deux chargés de la vice-présidence du LSAP jusqu’en 2021.
« La dernière chance pour relancer le parti »
Même si le défi est de taille, Franz Fayot est décidé à éviter que le navire rouge finisse par couler. « Les cinq années à venir sont probablement la dernière chance pour relancer le parti. Il nous faut retrouver la dynamique pour rester une formation politique qui pèse et qui sait gagner des élections », a lancé en début de soirée le président désigné.
« On ne peut pas nier notre résultat historiquement mauvais obtenu aux dernières législatives. Même si on reste présent au gouvernement, on ne peut pas continuer comme avant », souligne un Franz Fayot, pour qui le parti reste toutefois « vivant ». Il fait référence au important nombre de candidats (42 candidatures pour 10 postes) pour faire partie du comité directeur.
Sortir des sentiers battus
Pour réussir à relancer le parti, le nouveau président vise à refermer les rangs. « Ces dernières années, on s’est occupé trop de soi-même. Il faut que chacun se pose à nouveau la question ce qu’il peut faire pour le parti avant de demander ce que le parti peut faire pour lui », lâche Franz Fayot.
Il mise également sur un cadre composé de trois mesures pour réussir sa mission : établir ensemble avec les militants un catalogue doté d’une large panoplie de thèmes politiques, qui sortent des sentiers battus (écologie, logement, mobilité, fiscalité,…); encourager et former plus de femmes et de jeunes pour assurer l’avenir du parti et finalement rendre les structures du LSAP plus efficaces.
« Le pays a besoin d’un LSAP fort », martèle-t-il en fin de discours. Et pour prouver une dernière fois que la social-démocratie garde toute son importance, Franz Fayot conclut sur la citation suivante : « On ne peut pas accepter de vivre dans un monde où 20% des plus riches détiennent plus que l’ensemble des 50% de la population la plus vulnérable ».
David Marques
