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Lorraine : quand les hélicos de l’armée servent à transférer les malades


Depuis le début de la crise, les hélicoptères Caïman du 1er RHC de Phalsbourg ont permis d’assurer 24 rotations évacuant à chaque fois deux malades, comme ici à Metz (Photo : Republicain Lorrain /Gilles Wirtz)

« Il est rare de mettre notre savoir-faire au profit direct de notre population. C’est une grande fierté », confie le lieutenant-colonel Raphaël, second du chef de corps du 1er Régiment d’hélicoptères de combat de Phalsbourg, en mission au Sahel.

Du 28 mars au 5 avril, son unité a transféré en Caïman, au départ de Moselle et d’Alsace, 48 patients atteints en réanimation. Au rythme effréné de trois vols par jour. Ce qui les a menés à Clermont-Ferrand, Grenoble ou Toulouse, mais aussi par-delà les frontières en Suisse, Allemagne et même Autriche. Le tout sans le moindre incident. Mais la prouesse est ailleurs. Dans la mise en œuvre en un temps record.

Travailler le maquettage

Déclenché le 26 mars, le 1er RHC a démarré le surlendemain. « Nous avions déjà imaginé pouvoir jouer un rôle. On avait évalué nos moyens et accéléré la maintenance de nos appareils. Il a fallu travailler le maquettage de nos Caïman. Nous avons bénéficié des compétences du groupement aéromobile de la section technique de l’Armée de Terre à Valence et des équipes spécialisées NRBC (Nucléaire, radiologique, biologique ou chimique) du 2e régiment de Dragons (Maine-et-Loire). Ils ont isolé la partie pilotage de la soute, protégé les endroits compliqués à désinfecter, et assuré la désinfection après chaque vol », expliquent le lieutenant-colonel Raphaël et le commandant Jean-Baptiste, chef du bureau opération instruction par suppléance.

Ce dernier, passé sous les ordres de l’État-Major de la zone de Défense Est, a été détaché auprès de l’État-Major interministériel de zone avec la Sécurité civile et le Sdis (Service départemental d’incendie et de secours) pour coordonner au mieux les opérations demandées par l’agence régionale de santé. Elles nécessitaient parfois l’implication d’ambassades françaises à l’étranger : « Tout a pourtant été très fluide. »

Exploiter élongation et vitesse

Chaque rotation a duré à chaque fois six à huit heures : « Ce qui change, c’est que nous n’avons pas à nous focaliser sur l’ennemi. On peut pleinement exploiter l’élongation et la vitesse de l’appareil. » Un seul vol, sur Toulouse, a donné lieu à un ravitaillement rotor tournant de cinq minutes à Valence, pour ne pas couper l’électricité. Les autres ont tous été directs. En plus des trois militaires en cabine de pilotage, un personnel du service de santé des Armées, capable de parler à la fois le médecin et le militaire, prenait place dans la soute. Alors qu’un autre sécurisait l’opération. Un ou deux médecins et deux infirmiers du Smur accompagnaient les patients. Le 1er RHC est prêt à reprendre cette mission, en Grand Est ou dans d’autres régions, à tout moment, si son aide s’avérait nécessaire.

Philippe Marque (Le Républicain Lorrain)