Donald Trump se trouvait mercredi aux portes de la Maison-Blanche après avoir remporté au moins trois États décisifs dans son duel face à Kamala Harris, la chaîne Fox News l’ayant même déjà déclaré vainqueur de l’élection.
Il s’agissait du seul média dans l’immédiat à donner la victoire finale à l’ancien président, mais les signaux favorables au tribun de 78 ans n’ont cessé de s’accumuler ces dernières heures, très rapidement.
Il doit s’exprimer depuis West Palm Beach en Floride, où se tient sa soirée électorale.
Le candidat républicain à la Maison-Blanche a été donné vainqueur en Géorgie, en Caroline du Nord et surtout en Pennsylvanie, le plus crucial des sept États décisifs, face à sa rivale démocrate, selon des projections de médias américains.
Pour l’instant, Donald Trump fait la course en tête avec 262 grands électeurs, contre 194 pour Kamala Harris. Il lui en faut 270 pour gagner.
Mais des tendances préliminaires le montrent bien parti pour en remporter d’autres, même si le décompte est encore en cours.
Autre inconnue : va-t-il gagner la majorité des voix à l’échelle nationale, ce que n’avait jamais fait un candidat républicain depuis vingt ans?
« Anxieuse »
L’ambiance n’a cessé de s’assombrir pendant la soirée à l’université historiquement noire de Howard, à Washington, où s’étaient réunis les partisans de Kamala Harris.
Cette dernière a renoncé à s’exprimer dans l’immédiat, mais doit prendre la parole plus tard, selon un conseiller.
De festive, l’atmosphère est devenue très tendue. Charlyn Anderson, une électrice quittant les lieux, confie: « J’ai peur, je suis anxieuse maintenant. J’arrive à peine à bouger mes jambes. »
Dans les autres États ayant déjà livré leurs résultats définitifs, aucune surprise.
Les deux candidats ont engrangé selon les médias une série d’États qui leur étaient promis: le Texas, le Kentucky, la Virginie-Occidentale, la Floride, le Missouri, l’Oklahoma, le Mississippi ou la Louisiane pour l’ancien président républicain. New York, l’Illinois, la Californie, le Massachusetts, le Colorado et la capitale Washington pour la vice-présidente démocrate.
Kamala Harris, espérait devenir la première femme élue présidente, face à un adversaire condamné au pénal, visé par de multiples poursuites, et qui n’a jamais reconnu sa défaite en 2020.
Le monde entier
Le monde entier attendait l’issue du duel, au terme d’une campagne inouïe marquée par l’entrée en lice fracassante de Kamala Harris en juillet après le retrait du président Joe Biden, et par deux tentatives d’assassinat visant Donald Trump.
Derrière ces deux candidats, se sont rangées deux Amériques apparemment irréconciliables, chacune persuadée que l’autre camp mènerait le pays au désastre.
La vice-présidente de 60 ans a peint son rival en dictateur « fasciste » en puissance et en danger pour les droits des femmes.
Donald Trump a décrit son adversaire comme une dirigeante faible et « bête », laxiste face à l’immigration illégale et la criminalité.
À travers le pays, la tension qui entoure le scrutin est visible: dans certains bureaux de vote transformés en forteresses, dans les hautes barricades qui entourent la Maison-Blanche.
Les républicains ont repris le contrôle du Sénat américain jusqu’ici aux mains des démocrates. Le contrôle de la Chambre des représentants n’est pas encore connu.
La question très polarisante de l’avortement fait aussi l’objet de plusieurs référendums. Dans l’un des plus suivis, en Floride, une proposition visant à réinstaurer la possibilité de réaliser un avortement jusqu’à environ 24 semaines de grossesse, au lieu de six actuellement, n’a pas recueilli assez de voix pour l’emporter.
Les républicains ont repris mardi le contrôle du Sénat des États-Unis, un organe crucial du pouvoir fédéral, cette victoire permettant au parti de Donald Trump de dominer au moins l’une des deux chambres du Congrès.
La seconde chambre, celle des représentants, est toujours en jeu, aucun des deux partis ne semblant avoir un avantage décisif tandis que se poursuit mercredi le dépouillement des bulletins dans les 50 Etats.
Le basculement du Sénat a été rendu possible grâce à deux succès électoraux, en Virginie-Occidentale et dans l’Ohio.
Dans le premier État, le gouverneur Jim Justice, soutenu par Donald Trump, est arrivé en tête face au démocrate Glenn Elliott.
Dans le second État, le républicain Bernie Moreno l’a emporté sur le fil contre le démocrate Sherrod Brown, en poste depuis 2007.