Accueil | A la Une | L’optimisme et l’enthousiasme de Tilly Metz au Parlement européen

L’optimisme et l’enthousiasme de Tilly Metz au Parlement européen


Tilly Metz est une adepte du réalisme : «Pour concrétiser au fur et à mesure les changements, il faut faire des compromis et avancer progressivement.» (photo Tania Feller)

Tilly Metz, ancienne porte-parole des verts, se retrouve au Parlement européen avec l’objectif de pouvoir à son tour faire évoluer le projet européen. Optimiste et pleine d’enthousiasme.

Comment avez-vous appris que vous alliez remplacer Claude Turmes au Parlement européen ?

Tilly Metz : Claude Turmes est un lève-tôt et il m’a contactée le 25 mai à 7h25. Je m’en souviendrai toujours, j’étais en vacances en Italie. Il m’a annoncé qu’il allait succéder à Camille Gira au gouvernement et que, en tant que tête de liste aux élections européennes en 2014, j’allais prendre sa place à Bruxelles. J’étais sonnée sur le coup. C’était neuf jours après le décès de Camille Gira et au sein du parti des verts, nous étions tous encore très abattus.

Ce que Claude me proposait était un sacré défi et comme j’aime les relever, je l’ai accepté. Dans un deuxième temps, je me suis dit aussi qu’il faudrait abandonner mes activités à Luxembourg. Je viens d’être nommée en septembre dernier directrice adjointe du lycée technique pour professions éducatives et sociales et élue au conseil communal de la Ville de Luxembourg, deux activités que j’adore. Malgré tout, j’estime que c’est une chance et il ne faut pas oublier que j’étais tête de liste aux élections européennes, donc il était clair que je n’allais pas me défausser de ma responsabilité.

Vous arrivez avec un bagage quelque peu différent de celui de votre prédécesseur…

Pas tout à fait, nous étions profs tous les deux, lui d’éducation physique et sportive et moi de sciences humaines. Mais cela étant dit, je n’ai pas l’ambition d’être un Claude Turmes bis, il a tellement de mérites et de succès accumulés en 19 années de travail au Parlement européen. Je l’admire pour ses compétences dans le domaine de l’énergie, mais ce qu’il a surtout réussi à faire, c’est créer un réseau au-delà des partis, créer des alliances pour défendre une même cause. Il a mis des années à construire son réseau et c’est un legs précieux.

Allez-vous marcher dans ses pas ou avez-vous d’autres spécialisations ?

Je vais tout d’abord poursuivre son travail dans toutes les commissions. Dans la commission Industrie, par exemple, je m’intéresserai plus particulièrement au volet « recherche », qui concerne aussi les maladies chroniques et les maladies rares. Dans la commission Environnement, où Claude siégeait également, il y a le volet « santé » et un autre qui me tient particulièrement à cœur, celui relatif à la protection des animaux. J’ai mes centres d’intérêt et, au sein du groupe des verts européens, je pourrai apporter une expertise dans le domaine de l’inclusion pour les personnes à besoins spécifiques, par exemple.

Votre enthousiasme est palpable mais, cependant, vous prenez vos fonctions à une époque très perturbée pour l’Union européenne, qui a démontré avec la question des réfugiés qu’elle cherchait surtout à fermer ses frontières…

L’Europe va mal, mais c’est un défi supplémentaire à relever. Je suis une grande optimiste et je suis persuadée que si l’on parvient à bien communiquer avec les gens, à leur faire comprendre que l’Europe est un projet très concret qui peut créer plus de justice sociale, une plus grande protection environnementale, une plus grande liberté de mouvement, alors nous irons de l’avant.

Entretien avec Geneviève Montaigu

A lire en intégralité dans Le Quotidien papier du lundi 9 juillet