Le Conseil de sécurité de l’ONU, auquel a participé le ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn, a adopté lundi à l’unanimité de ses 15 membres une résolution dénonçant « fermement » le recours aux enfants dans les conflits, une pratique qui a changé d’échelle depuis deux décennies.
La résolution « condamne fermement toutes les violations du droit international impliquant le recrutement et l’utilisation des enfants par des parties à un conflit armé ». Le texte cite parmi les attaques visant des enfants les meurtres, les viols, les enlèvements, les bombardements d’écoles et d’hôpitaux.
Pour le Premier ministre suédois, Stefan Löfven, dont le pays préside en juillet le Conseil de sécurité, si « nous avons différents chiffres, l’ONG Save the children dit que nous avons environ 357 millions d’enfants pris dans des conflits ».
Une forte augmentation des violations
« Nous pouvons être en désaccord sur la question de combien mais nous devons tous être d’accord pour dire que chaque enfant confronté à un conflit ou une guerre est un échec et que nous devons faire en sorte que cela change », a-t-il ajouté devant des journalistes.
La résolution « demande aux États et à l’Organisation des Nations Unies d’intégrer la protection de l’enfance dans toutes les activités pertinentes de prévention des conflits et des situations d’après-conflit ».
Dans un récent rapport sur l’utilisation en 2017 des enfants dans les conflits, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’alarme d’une forte augmentation des violations. « Les enfants continuent d’être touchés de manière disproportionnée par les conflits armés dans de nombreux pays ».
Les pays violant les droits d’enfants répertoriés
« En 2017, il y a une large augmentation du nombre des violations » les concernant par rapport à 2016, précise-t-il, évoquant « au moins 6.000 violations vérifiées imputées à des forces gouvernementales et plus de 15.000 à des groupes armés non-étatiques ».
Selon une source diplomatique, le recours aux enfants dans les conflits a décuplé au cours des deux dernières décennies. « On a changé d’échelle », souligne cette source, en faisant valoir que la désignation de pays et d’entités violant les droits des enfants peut aider à changer la donne.
Dans son rapport, Antonio Guterres énumère une quinzaine de pays dans lesquels des violations des droits des enfants ont été répertoriées. Parmi eux, la Birmanie est ciblée pour les opérations militaires menées contre la minorité musulmane Rohingya, comme des groupes identifiés au Mali, en Centrafrique, en République du Congo ou au Yémen.
Pour la prévention, « ce sont les Etats qui sont responsables », a insisté lors du débat au Conseil de sécurité Yenny Londono, une jeune Colombienne ayant été contrainte à participer à des combats de rebelles contre le gouvernement de son pays.
Le Quotidien / AFP