Leur truc, c’est le vol de métaux. Mais ce trio ne met pas toujours les formes pour ne pas être démasqué. L’un d’eux était jugé mardi à Briey.
Cinq doigts, un peu de frousse. C’est souvent ce qu’il faut pour commettre un vol. Mais un peu de jugeote ne nuit pas non plus. Nos trois compères se sont rendus, le 28 avril dernier, dans un immeuble à Longwy pour y dénicher quelques métaux, promis à la revente par la suite.
Dans un appartement, ils se frottent les mains devant la belle tuyauterie raccordée à un ballon d’eau chaude. En quelques minutes, tac, elle est dans le sac ! Sauf… qu’aucun des deux (le 3e faisant le guet à l’extérieur) n’a eu l’idée de couper l’arrivée d’eau. Et là, c’est la cata ! Le liquide s’est rapidement faufilé dans les appartements voisins.
Déjà interpellée par le bruit, une voisine s’est amusée à prendre quelques photos (des hommes s’enfuyant avec les sacs, de la voiture garée devant l’immeuble avec la plaque d’immatriculation bien apparente…).
Photos qu’elle a pris soin de proposer à la police, après les avoir appelés. À leur arrivée, les forces de l’ordre ont constaté que de la tuyauterie avait été arrachée et que des lavabos reposaient, en morceaux, sur le sol.
Les suspects interpellés ont d’abord nié les faits lors de la première audition. Au cours de la seconde, ils ont avoué avoir juste pris ce qui traînait à terre à l’extérieur du bâtiment.
Pour sa défense, le prévenu, un homme de 28 ans, déjà incarcéré, a annoncé mardi à la barre du tribunal correctionnel de Briey : « On n’était pas les seuls. Il y avait des autres gens qui sortaient quand nous on est entré. »
Quelques jours plus tard, le 15 mai, nos trois amis repartent en quête de métaux dans un immeuble inhabité, toujours à Longwy. Le prévenu et son frère montent sur les échafaudages. Le troisième, qui doit avoir les meilleurs yeux de la bande, fait toujours le guet.
Ils démontent la gouttière et des appuis de fenêtre en zinc. La présidente, Ombline Parry, demande quelques précisions. Difficile à dire… « On a été 2-3 fois là-bas. Je sais plus de quel jour exactement vous parlez… »
Main basse sur 200 jantes en alu
Passent encore dix jours. Les 25 et 26 mai, le trio pénètre par effraction dans un garage longovicien et fait main basse sur 50 jeux de quatre jantes en alu. Ils ont d’ailleurs un peu de mal à tout transporter et s’en délestent de quelques-unes sur un parking.
Avec le reste, ils se rendent chez un ferrailleur pour voir combien ils peuvent en tirer. Les jantes sont marquées. Le ferrailleur contacte le garagiste pour le prévenir de la supercherie. Celui-ci se rend sur place et joue au client intéressé… avant de dévoiler sa véritable identité.
Alors les trois hommes lui rendent leur butin. Les vidéos, enregistrées pendant le vol dans le garage, ont été transmises aux forces de l’ordre.
Le déroulé des faits terminé, le prévenu passe à sa défense. « Je ne réfléchissais pas. Il me fallait de l’argent (pour l’héroïne, NDLR). Mais je n’ai jamais agressé personne. Même si ça n’excuse en rien ce que j’ai fait. »
La vice-procureure, Catherine Breitling, rappelle que des personnes ont dû être relogées après que leur appartement a été inondé. « Donc, des victimes, vous en avez fait. » Elle réclame 12 mois d’emprisonnement. La peine sera ramenée à 9 mois.