Selon le gouvernement, les mesures mises en place dans le secteur de l’immobilier, portent leurs fruits.
En 2024, l’activité sur les marchés de l’ancien est progressivement revenue à des niveaux proches de ceux relevés avant la crise», indiquait, en janvier, Julien Licheron, économiste au Liser. Une analyse positive – certes tempérée par celle du marché de la nouvelle construction, toujours en difficulté – et des prédictions 2025 encourageantes, qui n’ont pourtant pas l’air de rassurer. Pas une semaine ne passe sans que la crise du logement au Luxembourg ne soit évoquée par une figure politique ou des acteurs du secteur du bâtiment et de l’immobilier.
Dernière réflexion en date, celle de Marc Goergen (Pirate), qui dénonce des situations abracadabrantesques : «Des propriétaires ont été menacés par les municipalités d’appeler les services sociaux pour la jeunesse parce que des familles vivent dans des appartements trop petits.» «Le gouvernement est-il prêt à aider les familles confrontées à la crise du logement et à les protéger si elles ne trouvent pas de logement suffisamment grand pour elles?», demande-t-il au ministre concerné, dans une question parlementaire.
70 % des ménages «désormais admissibles»
L’occasion pour le ministre du Logement et de l’Aménagement du territoire, Claude Meisch, de revenir sur «la série de mesures (…) pour soutenir le secteur de la construction, faciliter et accélérer la création de logements, tout en s’attaquant aux problèmes conjoncturels et structurels du marché du logement au Luxembourg». Et d’énumérer les mesures mises en place permettant à 70 % des ménages désireux d’acheter d’être «désormais admissibles à l’achat d’un logement abordable et à 80 % (d’être admissibles) à l’achat d’un logement à coût modéré», selon lui :
- Aide au logement : adaptation des limites de revenus en fonction de la composition des ménages. Par exemple, les limites de revenus pour les personnes seules seront augmentées en moyenne de 6 % et celles pour les ménages avec enfants de 8 à 25 %, selon le nombre d’enfants.
- Prime d’accession à la propriété : les limites de revenus ont été augmentées, de sorte que 59 % des ménages y sont éligibles. De plus, la subvention d’intérêt a été augmentée à 3,5 % pour aider les familles à obtenir des prêts immobiliers.
- Aide au logement locatif : elle a été adaptée pour les ménages avec enfants. Pour chaque enfant du foyer, le montant est passé de 40 euros à 80 euros.
- La loi sur le bail a été révisée : le partage des frais d’agence entre locataire et propriétaire, la réduction du montant maximum de la garantie pour une location de 3 à 2 mois, la limitation légale des augmentations de loyer, la suppression de la mention «logement de luxe» et la conversion automatique des contrats de location à durée déterminée non résiliables en contrats à durée indéterminée visent à apporter plus de transparence et la protection des locataires.
- Les plafonds de revenus pour l’achat de logements développés par des promoteurs publics (communes, Fonds du logement, SNHBM) (ventes à prix abordable et ventes à prix modérés) ont été augmentés.
- Le taux d’exonération fiscale pour les propriétaires qui louent leur bien à des sociétés de logement social a été augmenté de 75 à 90 %.
- Réservation de 480 millions d’euros dans le budget pour l’acquisition de logements en VEFA.
- Mise en œuvre de mesures de simplification administrative et du programme PPP du gouvernement pour acquérir des logements abordables supplémentaires.
- Création de la cellule «Soutenez les communes», par le ministère du Logement et de l’Aménagement du territoire, pour inciter et soutenir financièrement davantage les communes dans la création de logements abordables.
Des mesures qui, pour l’heure, n’apaisent pas les revendications de l’opposition. La semaine dernière encore, le LSAP insistait sur le manque de logements abordables dans la capitale, lié, selon lui, «à la spéculation immobilière et aux logements vacants». «Alors que de nombreuses personnes peinent à trouver une habitation décente, précisait-il, des centaines d’appartements et de maisons restent inoccupés pour des raisons spéculatives. Cette situation intolérable exige une réponse politique forte et immédiate.»