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Logement : gestion locative sociale contre exonération fiscale  


La gestion locative a permis à un millier de personnes de trouver un toit en 2021. Le ministre Henri Kox invite les communes à se servir de cet instrument (Photo : Hervé Montaigu)

Un millier de logements appartenant à des propriétaires privés sont gérés par des organismes qui signent un bail à des conditions très avantageuses. Le ministre Henri Kox en fait la promotion.

Les logements sont loués entre 10 et 12 euros le mètre carré, ce qui est autrement plus abordable que les prix annoncés par l’Observatoire de l’habitat pour 2021 sur le premier marché de l’immobilier, soit 31,43 euros du mètre carré, en moyenne, pour l’ensemble du territoire luxembourgeois. Il s’agit de logements sociaux appartenant à des propriétaires privés tentés par la gestion locative sociale, mise en place depuis 2009.

Le propriétaire passe par un organisme conventionné, un des 37 partenaires du ministère du logement, comme peuvent l’être des communes, des offices sociaux, des associations, des fondations, ou encore le Fonds du logement, qui se charge de tout. Ce sont ces structures qui trouvent les locataires et qui assurent un loyer au propriétaire, que le logement soit occupé ou non.

Ce n’est pas le seul avantage, le propriétaire bénéficie aussi d’une exonération fiscale de 50 % sur les revenus locatifs nets et sont assurés que les locataires soient accompagnés par le gestionnaire tout au long du bail. Si le propriétaire veut récupérer son bien, l’organisme partenaire s’occupe de reloger rapidement les occupants. Les partenaires conventionnés perçoivent du ministère une contribution de 120 euros par mois et par logement pour couvrir les frais de gestion et d’entretien des logements.

L’année dernière, 1 073 logements inoccupés étaient mobilisés par l’instrument de la gestion locative sociale (GLS) et mis à la disposition de ménages en situation d’urgence qui ont pu ainsi trouver un toit. Une belle progression par rapport aux 714 biens disponibles en 2018.

Les communes participent à l’effort, une soixantaine d’entre elles sont impliquées dans la GLS soit directement, soit via leurs offices sociaux. Le ministre du Logement, Henri Kox, invite les communes à s’impliquer davantage dans la mobilisation de ce type de logements, soit environ la moitié d’entre elles. «La gestion locative sociale est un instrument gagnant pour tous les intéressés : les locataires, les propriétaires et les communes», lance le ministre comme un coup d’envoi de la campagne mise en marche pour sensibiliser les propriétaires.

Dans le cadre du Pacte logement 2.0, les communes profitent d’une dotation budgétaire de 2 500 euros par logement géré sous le régime «GLS». Pour cette dotation, le ministère prend en compte tous les logements gérés sous le régime «GLS» de tous les partenaires conventionnés. Eux aussi se sont multipliés au fil des ans, passant de 8 en 2016 à 37 actuellement. Soit 37 locataires puisque ce sont eux qui signent le bail avec les propriétaires et qui lui garantissent un loyer.

Dignement logés

 Il a y deux ans, nous avions interrogé un de ces propriétaires qui se sont tournés vers un organisme de GLS. Il avait mis une maison à la disposition du service Coup de Pouce de l’association Inter-Actions à Schifflange. Après une longue expérience pas très heureuse avec les agents immobiliers «classiques», il a voulu servir à autre chose «qu’à encaisser des loyers auprès de locataires pas toujours faciles».

«Les gens les plus modestes sont ceux qui mettent un point d’honneur à régler leur loyer», constatait-t-il. Il avait conscience de toucher moins d’argent, mais avouait «la satisfaction de donner à une famille la possibilité d’être dignement logée».

C’était la maison de son père à Schifflange qu’il a proposée et il ne connaissait pas les locataires. «Je crois que c’est une mère avec deux ou trois enfants», s’il avait bien compris. Il ne regrettait aucunement son choix.

Aujourd’hui, le ministre appelle les propriétaires comme lui, à faire un pas vers cette forme de location, alors que des milliers de ménages sont dans le besoin, y compris les réfugiés qui n’arrivent pas à quitter les foyers d’accueil, faute de pouvoir payer un loyer dans les conditions du marché.