Le syndicat dénonce le manque de procédures et de soutien face à ces agressions, ainsi que l’insuffisance des moyens mis en place pour y remédier.
«Quand l’école n’est plus un lieu sûr». C’est par cette phrase que le syndicat de l’enseignement (SEW/OBGL) a décidé de mettre de lumière, par la voie d’un communiqué, un problème de plus en plus récurrent, celui de la violence en milieu scolaire. «Le ministre Claude Meisch, lors de la présentation du centre national pour les victimes de violences, a exprimé son inquiétude face à la banalisation de la violence et a fait remarquer que la récente vidéo qui circule sur les réseaux sociaux n’est que la partie émergée de l’iceberg (…). Nous soulignons depuis longtemps que la violence dans les écoles augmente tant parmi les élèves qu’envers les enseignants et le personnel éducatif», fait remarquer le syndicat.
Si l’incident récent auquel le ministre faisait référence s’est déroulé dans un lycée, ce phénomène de violence apparaît déjà dès l’école primaire. «Jour après jour, les enseignants et le personnel éducatif se retrouvent dans des situations qui les mettent à bout», s’alarme-t-il. Le manque de procédures claires et de soutien face à la violence est un problème récurrent, particulièrement lorsqu’il s’agit du personnel scolaire lui-même. Le syndicat dénonce une banalisation des faits, où les agressions sont trop souvent considérées comme un risque du métier.
Une violence pas seulement physique
Menaces, intimidation, pression massive des parents font partie du quotidien des enseignants. «Souvent, les enseignants sont découragés d’entreprendre d’autres démarches, par crainte des conséquences sur le quotidien de l’école ou sur le climat scolaire. Dans ce contexte, la question se pose de savoir si le fait de fermer les yeux n’est pas précisément l’une des raisons de la dégradation du climat scolaire», s’interroge le syndicat. Pour lui, l’absence d’un registre national recensant systématiquement les actes de violence est un manque crucial, qui rend difficile la mise en place de mesures de prévention efficaces.
La situation est d’autant plus complexe que l’école se retrouve souvent démunie face à la violence entre élèves, par manque de ressources adaptées. Les dispositifs existants, tels que les équipes ESEB ou les plans d’urgence, s’avèrent souvent insuffisants pour gérer efficacement les situations de crise. Face à cette réalité, de plus en plus de parents exigent des solutions de la part des établissements scolaires, ne voulant plus accepter que leurs enfants soient victimes de violence.