Au cours d’un congrès extraordinaire, samedi, le syndicat numéro un au Luxembourg a adopté une réforme statutaire, afin d’anticiper l’avenir et d’optimiser son fonctionnement.
L’OGBL, qui fête les 100 ans du mouvement libre syndical cette année, poursuit sa marche en avant, en vue de défendre toujours mieux l’intérêt des salariés et de s’adapter aux réalités de la «4e révolution industrielle», qui comprend notamment la numérisation à outrance.
Pas moins de 406 délégués effectifs de l’OGBL avaient pris place dans l’hémicycle du centre de conférences du Kirchberg, à Luxembourg. Après une courte allocution liminaire de la vice-présidente du syndicat et présidente de la section régionale Differdange de l’OGBL, où elle a notamment rendu hommage au syndicat ouvrier LAV (Lëtzebuerger ArbechterVerband) et à feu John Castegnaro, le fondateur de l’OGBL, le président du syndicat, André Roeltgen, est entré en scène.
«Des analyses internes ont été nécessaires pour que nous puissions évoluer dans l’air du temps et assurer une certaine mutation dans la continuité», a indiqué le président syndical à la tribune. Dans cette optique, l’audit interne qui a été réalisé devra permettre à l’OGBL de rester à la pointe du syndicalisme luxembourgeois et de la défense des salariés.
En pratique, l’OGBL a adopté de nouveaux statuts (lire notre encadré ci-dessous) et prévu de baisser significativement le nombre de sections locales. L’OGBL compte actuellement 59 sections locales et deux sous-sections, regroupées en six sections régionales.
Un souci de rationalisation et d’optimisation de son fonctionnement, ainsi que de sa communication interne et externe préside à cette décision. «Nous passerons à un maximum de 25 sections locales, aussi bien sur le territoire luxembourgeois qu’au niveau des pays frontaliers», a annoncé André Roeltgen aux délégués effectifs et aux autres membres de l’OGBL qui ne disposent pas du droit de vote.
Le changement, c’est maintenant
Quant aux sections régionales, elles ont été abolies. En matière de communication, le syndicat entend accroître sa présence sur les réseaux sociaux et utiliser tous les canaux d’information disponibles pour faire passer ses messages et être au plus près de ses membres et du salariat. L’OGBL aspire, en effet, à accroître ses activités et à élargir son spectre d’influence, en s’adaptant aux changements sociétaux et économiques, dans un contexte d’évolution syndicale, du monde du travail et des modes de vie.
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Ces réformes internes s’inscrivent particulièrement dans le cadre global de l’expression reprise par André Roeltgen, à l’occasion de la dernière fête du Travail, à savoir «la 4e révolution industrielle».
L’avènement d’une numérisation à outrance, dans le contexte du développement continu des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC), légitime la nécessité de se réformer, selon l’OGBL, qui aspire à défendre au mieux le facteur humain au sein des entreprises. Les licenciements qui en découleraient est un risque à prendre très au sérieux par l’OGBL qui indique d’ores et déjà qu’il défendra bec et ongles le salariat face à cette nouvelle donne.
Claude Damiani
Quatre modifications
Les principales modifications apportées par la réforme statutaire sont au nombre de quatre. Les syndicats professionnels pourront proposer de fusionner entre eux s’ils jugent une telle fusion opportune. Ils pourront proposer de s’associer dans le cadre d’une structure fédérative commune. Ces mêmes syndicats jouiront d’une autonomie totale dans le choix des candidats pour les élections sociales en entreprise.
Enfin, diverses adaptations ont été apportées aux procédures internes qui encadrent la gestion des situations conflictuelles dans le cadre d’une négociation collective en entreprise. Par ailleurs, les délégués ont adopté une résolution relative à l’actualité qui évoque notamment les questions du Brexit ou de l’accord CETA, que le syndicat appelle à rejeter.