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L’OGBL s’attaque au groupe Post


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Le syndicat dénonce les inégalités de traitement entre les différents salariés de Post, alors que leur convention collective sera vraisemblablement renouvelée dans le courant de la semaine.

Avec un effectif de 4 320 salariés (NDLR : source Statec au 1er janvier 2016), le groupe Post Luxembourg apparaît comme étant le premier employeur du pays. Alors que la convention collective de travail (CCT) des salariés de l’entreprise sera probablement signée au cours de la semaine, l’OGBL monte au créneau, en pointant du doigt des «salaires à trois vitesses». En effet, le syndicat rappelle que les conditions salariales ne sont pas harmonisées au sein du groupe, de par les différences de statut existant entre les salariés du groupe.

Alors que la moitié du personnel représente des fonctionnaires et employés auprès de l’État, bénéficiant ainsi automatiquement des améliorations négociées au niveau de la fonction publique (NDLR : le groupe emploie 1 500 fonctionnaires et 50% du personnel bénéficie automatiquement de l’accord salarial dans la fonction publique), l’autre moitié du personnel (anciens ouvriers et employés privés) est de droit privé. Chiffres à l’appui, l’OGBL indique que 878 personnes sont rémunérées selon les nouvelles conditions négociées dans la CCT, tandis que 184 autres personnes bénéficient des anciennes grilles de salaire, qui doivent encore être intégrées dans la nouvelle CCT. Par ailleurs, l’OGBL s’indigne du fait que 369 personnes sont désormais rémunérées de manière semi-automatique selon les dispositions de la CCT salariés de l’État de 2009.

Exclusion des anciens ouvriers de l’État

Car si ces salariés bénéficient automatiquement des augmentations du point indiciaire des salariés de l’État, leurs conditions salariales demeurent à présent figées, telles que fixées dans une annexe à la nouvelle CCT. Pour le syndicat OGBL, l’exclusion de ces anciens ouvriers de l’État de toute amélioration future négociée pour les salariés de l’État a pour effet de créer «une troisième catégorie de personnel». En clair, l’OGBL estime que cette nouvelle convention collective «se voit pervertie en un instrument de démantèlement des conditions salariales et de travail entre salariés !»

Et s’il prévoit toutefois de la signer, c’est pour que les salariés puissent «au moins bénéficier des deux avantages proposés par la direction» : à savoir d’accorder une augmentation générale de salaire de 70 euros et d’avancer les échéances des trois premières annuités d’une année. Cela dit, l’OGBL maintient ses revendications dans ce dossier (lire encadré), afin de réintroduire «une équité salariale» au sein du groupe, souligne le syndicat.

«Chantage du conseil d’administration»

De plus, le syndicat dit «regretter» que les syndicats LCGB et des P&T aient cédé «au chantage du conseil d’administration, ce dernier utilisant le temps comme moyen de pression en menaçant de ne plus pouvoir garantir les avantages salariaux concédés après le mois d’août». Ce soi-disant «chantage» serait d’ailleurs parfaitement explicable par la représentation du LCGB et du syndicat des P&T en son sein.

Pour rappel, la représentation syndicale dans le groupe est paritaire (OGBL 33%, LCGB 33%, syndicat des P&T 33%), et «le LCGB s’est assuré la responsabilité des négociations salariales en faisant coalition avec le syndicat des P&T», dixit l’OGBL. À l’inverse, la convention collective des salariés de l’État est, quant à elle, négociée sous la compétence de l’OGBL qui dispose d’une représentativité de 87% parmi les salariés de l’État.

Claude Damiani

Les dix revendications de l’OGBL

  • Le réalignement des conditions salariales des carrières A à C à celles prévues dans la convention collective des salariés de l’État.
  • Le réalignement des conditions salariales des carrières D à F à celles des carrières correspondantes à des fonctions analogues dans la fonction publique et permettant par ce biais de renforcer l’attractivité de Post Luxembourg sur le marché du travail.
  • Un couplage automatique aux conditions salariales dans la fonction publique et des salariés de l’État.
  • La généralisation de postes à plein temps.
  • Une automatisation accrue concernant les mécanismes de promotion et d’avancement afin d’éviter les décisions arbitraires et d’accroître l’équité salariale.
  • Des dispositions précises réglant la mobilité interne afin de garantir l’égalité des chances pour toutes les catégories professionnelles.
  • Un inventaire complet des postes et métiers afin de pouvoir les relier à la carrière adaptée et prévue dans la CCT Post Luxembourg.
  • L’introduction d’une structure salariale homogène pour tout le personnel, afin de garantir une cohérence salariale et d’améliorer considérablement le climat de travail.
  • Un programme de formation professionnelle continue ouvert à tout le personnel.
  • Une harmonisation entre vie privée et temps de travail par la négociation d’un modèle de temps de travail pertinent.