Renée Schmit, la présidente de la commission diocésaine de l’octave, nous en dit plus.
Dans quelques jours, le Luxembourg célébrera le sommet du jubilé des 400 ans de la vénération de Notre-Dame Consolatrice des Affligés, dont les racines remontent au XVIIe siècle. Pour marquer cet anniversaire, les portes de la cathédrale s’ouvriront du 10 au 25 mai. Comme chaque année, un thème est proposé pour cette édition jubilaire. «Inspirée par la grande démarche jubilaire à Rome « Pèlerins d’espérance », initiée encore de son vivant par le pape François, l’octave se déroulera sous la même thématique», indique Renée Schmit.
Pour cette édition, quelques nouveautés sont au programme. Trois églises ont été choisies comme lieux préférentiels pour cheminer vers la cathédrale : la chapelle du Glacis, où les pèlerins seront invités à prendre une pause (time-out), l’église Saint-Michel, où une démarche jubilaire les attendra, et l’église du Sacré-Cœur, dans le quartier Gare, où se tiendra une exposition photographique sur l’encyclique Laudato si’, qui porte sur l’écologie.
Un légat du pape pour la clôture de l’octave?
Outre les concerts, les messes, les temps de rencontre et le marché traditionnel, l’octave accueillera pour la première fois un pèlerinage à bicyclette et un autre composé de motards. Pour le dimanche de clôture de cette grande fête religieuse, le 25 mai, où la statue de Notre–Dame de Luxembourg est portée à travers rues et ruelles de la Ville-Haute, un légat du pape, cardinal Mario Grech (NDLR : actuellement en conclave pour élire le futur souverain pontife), secrétaire général du dernier Synode est attendu à cette occasion. «Un honneur papal dans la suite de la visite pastorale du Pape François au mois de septembre dernier.»
Des centaines de pèlerins venus du Luxembourg et de la Grande Région seront au rendez-vous. «Ces dernières années, l’octave a montré de plus en plus un visage multiculturel avec des pèlerins aux cultures diverses : lusophones, anglophones, francophones, hispanophones, polonais, italiens, ukrainiens et autres. Pour le jubilé, nous aurons même la joie d’accueillir cent pèlerins américains», souligne Renée Schmit.
Pour organiser au mieux un tel événement, un an de préparation est nécessaire. «C’est un travail d’équipe avec des personnes proches du sanctuaire, d’autres engagées dans des multiples services, souvent en coulisses, dont la plupart sont des bénévoles», précise la présidente de la commission diocésaine de l’octave.
À quelques jours de l’ouverture de ce grand événement religieux, les organisateurs sont convaincus que le fait de se rendre en pèlerinage n’a jamais été autant d’actualité, car «marcher vers un lieu saint n’est pas vieux jeu quand on regarde les nombreux mouvements de pèlerins qui ne cessent de prendre la route vers Saint-Jacques-de-Compostelle, Vézelay, Chartres, Sainte-Anne-d’Auray».
De l’époque des jésuites à aujourd’hui
L’octave est fêtée depuis 400 ans. Les origines de cette vénération de la Consolatrice des Affligés remontent au XVIIe siècle. Le 8 décembre 1624, un père jésuite, éducateur au collège jésuite de Luxembourg, invite des collégiens à porter la statue de la Vierge Marie hors la ville pour y prier pour la paix, contre la peste, la famine et la guerre. Rapidement, une grande ferveur émergea dans le peuple et le pèlerinage se développa au-delà de la Ville dans tout le Duché de Luxembourg.
La statue fut hébergée tout d’abord dans une petite chapelle au Glacis, située devant les remparts de la ville, érigée en l’honneur de Marie. Plus tard, elle est accueillie dans l’église des jésuites qui deviendra la cathédrale Notre-Dame de Luxembourg.